du pétrole élevé tirent
les cours mondiaux
du sucre vers le haut.

Les prix élevés du pétrole jouent également. Ils poussent le Brésil, premier producteur mondial de sucre, à orienter la canne vers plus d’éthanol. « 1 % de canne brésilienne ainsi déviée, c’est 0,8 million de tonnes (mt) de sucre en moins », souligne-t-il. Le chiffre est élevé par rapport aux quelque 3 mt de déficit. Si la guerre en Ukraine pèse très peu dans les échanges mondiaux de sucre, elle nourrit des craintes sur l’approvisionnement en engrais, le Brésil étant très dépendant des importations dont 15 à 26 % viennent de Russie. D’où un « regain d’intérêt pour le sucre chez les spéculateurs ».
Nécessaire revalorisation
Le prix européen reflète pour l’heure assez peu ces récentes tensions. « Des contrats annuels encadrent une majorité du sucre », rappelle Thimoté Masson. En février, les livraisons se sont effectuées à 426 €/t au départ des sucreries françaises. Le marché spot est, lui, à près de 800 €/t, ce qui donne une idée du potentiel de hausse.
Une revalorisation apparaît nécessaire, vu les coûts industriels de +35 à +45 % à cause des prix du gaz, les coûts agricoles de +15 à +20 % liés aux postes engrais et carburant. La betterave est, de plus, en concurrence avec d’autres cultures. Pour être aussi attractive que l’orge, le maïs, le blé ou le colza, son prix doit atteindre 33 €/t à 40 €/t, d’après les calculs de Thimoté Masson. Un important de coup de pouce par rapport aux 28 €/t versés en moyenne pour la récolte 2021, en France toujours.
