Un plan d’action pour soutenir l’agroécologie

Dans ce contexte, la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, a souhaité mettre sur pied un plan de transition agroécologique et ce, dans le cadre du plan de relance de la Wallonie. Celui-ci entend également répondre aux objectifs de la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette ». Composé de huit actions complémentaires, il est porté par différents organismes wallons.

Avec quels objectifs ?

Ledit plan d’action s’est fixé pour ambition de soutenir la transition écologique dans le sud du pays. À ce titre, quatre objectifs ont été fixés : aider à restaurer la qualité des sols, de l’eau et de l’air ; augmenter la connectivité des nombreuses fermes prêtes à s’engager au sein d’une transition agroécologique en vue d’accélérer ladite transition ; objectiver les performances et l’impact des pratiques agroécologiques mises en œuvre via la recherche participative ; et évaluer la mise en place d’un système de compensation des exploitations durables permettant de fixer des prix plus justes pour leurs productions.

Huit actions en quatre ans

Six millions d’euros ont été débloqués durant quatre ans en vue de concrétiser ce plan, décliné en huit actions.

Actions 1 et 2 : développement d’un référentiel des pratiques agroécologiques et d’une expertise d’évaluation de la biodiversité des fermes

Pour ce faire, deux marchés publics ont été lancés et une analyse comparative des pratiques agroécologiques existantes sera réalisée. L’expertise permettra d’assurer des conseils indépendants des entreprises privées sur la lutte contre les maladies et ravageurs, en prenant en compte la lutte biologique et l’utilisation des leviers des services écosystémiques.

Actions 3 et 4 : mise en place d’un réseau de fermes en agroécologie et d’une plateforme de diffusion des savoirs

Un réseau de fermes sera construit et animé pour rassembler les agriculteurs et agricultrices souhaitant entamer, accélérer ou optimiser leur transition agroécologique. Les asbl Natagriwal, Greenotec et Fourrages Mieux ainsi que le Centre wallon de Recherches agronomiques apporteront un soutien technique et scientifique dans la création et l’accompagnement de ce réseau.

Cet appel sera suivi de visites des exploitations, afin d’établir un diagnostic et de démarrer le projet. Le réseau se veut inclusif et représentatif du paysage agricole wallon. Des documents de sensibilisation, d’information, des témoignages, des webinaires seront produits tout au long du projet.

Un site internet sera développé afin de partager les avancées du réseau avec les agriculteurs et agricultrices faisant partie ou non du réseau mais également avec les acteurs du monde agricole, de l’enseignement, et avec le grand public. Ce site sera alimenté de fiches techniques, vulgarisation d’articles scientifiques, témoignages d’agriculteurs du réseau. Il fera également le relais vers d’autres sites, contenus et outils en lien avec l’agroécologie.

Action 5 : recherche-action participative en situation réelle

Un appel à projet pour des groupements d’agriculteurs sera lancé d’ici peu afin d’augmenter la recherche-action participative et au sein de fermes sur les pratiques et itinéraires techniques agroécologiques et avec un focus particulier sur la réduction d’engrais et pesticides chimiques. Une attention sera aussi portée sur une amélioration des performances économiques et sociales des fermes du groupement.

Actions 6, 7 et 8 : étude de faisabilité de rémunération des agriculteurs pour services environnementaux rendus et développement d’un outil d’évaluation de la durabilité globale des fermes wallonnes (DECiDE).

Une étude de faisabilité a été lancée destinée à identifier les possibilités de compensations pour services environnementaux rendus. Celle-ci comportera un benchmarking des meilleures réalisations au niveau international et permettra de voir comment consolider l’outil wallon DECIDE. Celui-ci aide à réaliser un bilan des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre et d’ammoniac des exploitations agricoles.

L’objectif est de le faire évoluer en un outil d’évaluation complet de la durabilité des exploitations agricoles wallonnes (intégrant la biodiversité, le bien-être animal et autres services écosystémiques identifiés lors de l’étude de faisabilité). Il pourra ainsi contribuer à chiffrer les atouts de la transition agroécologique.

Un mécanisme de rémunération pour services environnementaux rendus pourra alors être mis en place pour appuyer la transition des fermes. Ce système de rémunération des externalités positives des exploitations durables permettra de fixer des prix plus justes à leurs productions et de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture tout en permettant d’encadrer les entreprises désireuses de contribuer à la réduction des émissions de la Région.

Accompagner la transition

Les actions proposées ci-dessous permettront à l’agriculture wallonne de lier davantage encore ses contributions environnementales à l’économie régionale. Il faut pour cela poursuivre, et amplifier, la valorisation du rôle environnemental qu’elle joue avec comme objectif de soutenir le revenu des agriculteurs et de les accompagner dans la transition environnementale et climatique.

Les agriculteurs désireux de rejoindre ce réseau de fermes en agroécologie et de bénéficier d’un accompagnement sont invités à remettre leur candidature dès à présent via https://bit.ly/3t5spcn.