J’avais 300 moutons, je n’en ai plus qu’une centaine à l’heure actuelle. Je vouais vraiment une passion à cet élevage, je l’ai pratiqué durant près 40 ans.
Mais, me direz-vous, les associations nous donnent de bons conseils. Un bon exemple en est le fil électrifié à 15 cm du sol placé devant le treillis. Qui va payer pour l’entretenir ? Étant éleveur bio, je n’ai pas le droit de faire place nette à l'aide d’herbicides en dessous de ce fil. Dois-je passer la débroussailleuse sur un kilomètre tous les 15 jours ?
Il y a peu, j’ai encore reçu de la publicité pour des côtes d’agneau « meilleur prix », origine « Angleterre ou Nouvelle-Zélande ». Là-bas, ils sont bien tranquilles, ils n’auront jamais de loups ! Ces animaux ne sont pas parfois nécessaires, voire indispensables ? Oui, j’en conviens, par exemple dans les grandes réserves naturelles comme le Yellowstone aux États-Unis pour réguler les herbivores. Mais, dans nos pays où chaque loup coûtera bientôt aussi cher à l’année qu’un instituteur ou qu’un infirmier, qu’en pensez-vous ?
Il me semble que la biodiversité peut s’en passer plus facilement que des abeilles, des coccinelles ou des hirondelles !
Quand mon arrière-grand-père a tué le dernier loup dans les bois de Molinfaing, il restait très peu de cervidés dans nos forêts. C’est ma grand-mère qui m’a relaté ce haut fait pour me rassurer après l’histoire du Petit Chaperon Rouge. Je pense aujourd’hui qu’il a sans doute reçu une prime bien méritée comme c’était le cas durant le 19e siècle dans telle situation. Cela ne vous fait-il pas penser aux aides et bons conseils que nous recevions pour arracher les haies et supprimer les arbres fruitiers à haute tige ? Et quelques années plus tard, que fait-on ?
Merci Bonne Maman pour l’éducation « ancienne » que tu nous donnais, du temps où les loups étaient encore de redoutables carnivores. N’ont-ils pas dévoré le cadavre de Charles le Téméraire, célèbre duc de Bourgogne ?
