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Quelles mesures?

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Je lis l’article paru dans le Sillon Belge du 27 octobre rapportant des questions parlementaires posées à la Ministre Céline Tellier au sujet des dégâts occasionnés aux cultures par les corvidés et je souhaite réagir.

La Ministre semble rejeter la responsabilité de la multiplication des corvidés sur « la modification profonde des systèmes agraires et de la structure paysagère », les zones de grandes cultures ayant entraîné « la raréfaction des invertébrés, petits vertébrés ou des baies (ce qui) a conduit à un report de leur alimentation sur les cultures, plus facilement accessibles ».

La Ministre n’a-t-elle pas oublié que c’est l’État qui a incité les agriculteurs vers ce mode de culture ? C’est l’État qui a subventionné l’arrachage des haies, la suppression des vergers de fruitiers et permis l’arasement des talus et le comblement des chemins creux. C’est encore l’État qui a procédé et financé le remembrement des terres agricoles.

Sur quelles bases scientifiques la Ministre se base-t-elle pour prétendre que le régime alimentaire d’un animal peut se modifier au point de remplacer des protéines par des graines ?

Faut-il relever qu’un oiseau vole et a toujours eu la possibilité d’accéder aux cultures avec les arbres et les haies comme refuge ?

Si les conseillers scientifiques qui entourent la Ministre étaient des paysans, des gens de la terre, ils sauraient que les populations de corvidés sont aussi en augmentation en Ardenne, c’est-à-dire, là où les cultures si attrayantes ont laissé place à l’élevage.

Indépendamment des corvidés, les populations d’étourneaux occasionnent, elles aussi, de sérieux dommages dans les vignes alors que l’agriculture doit se diversifier pour rester rentable ?

Les agriculteurs ne sont pas dupes et ont bien compris par la modification de la réglementation de la Destruction de ces espèces (depuis le 1er juillet 2022), que son objectif est de favoriser cette multiplication.

N’est-il pas regrettable, indépendamment des dommages à l’agriculture, d’assister impuissant à la prochaine disparition de notre petite faune, à terme.

Pierre Baudinet,

Avocat & Agriculteur-Éleveur

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