Un soutien
de 400.000 € issus
du plan de relance
Via le Plan de relance wallon, le ministre régional de la Pêche a décidé d’un soutien à l’aquaculture à hauteur de 400.000 € afin de sauvegarder la mission de la gestion halieutique des cours d’eau wallons et d’en améliorer la saisonnalité.
Cette aide aux pisciculteurs wallons vise à pérenniser la filière soumise à de nombreux défis tels que la concurrence des marchés et les événements climatiques exceptionnels de plus en plus récurrents.
Temporalité des marchés d’empoissonnements
Les multiples incertitudes conduisent à décourager les pisciculteurs en place et potentiellement à diminuer l’attrait de la jeune génération à se lancer dans la reprise d’exploitation aquacole. La moyenne d’âge des pisciculteurs est assez élevée et le manque d’engouement pour la profession, ainsi que les conditions et contraintes actuelles pourraient entraîner la disparition de 40 % de la filière à moyen terme.
Le projet de soutien aux pisciculteurs consiste en la modification, en 2024, de la temporalité des marchés d’empoissonnements et à l’organisation de ceux-ci afin que ces marchés soient plus cohérents avec la saisonnalité de la production piscicole ainsi qu’avec la gestion piscicole et halieutique de nos cours d’eau.
Une opération unique permettant de décaler le budget des empoissonnements d’une année est donc prévue sans impacter nos pisciculteurs wallons, nos fédérations de pêche agrées et nos cours d’eau.
Les empoissonnements, financés via le fonds budgétaire pour la gestion piscicole et halieutique en Wallonie, constituent en effet un débouché important pour la filière aquacole en Wallonie. Il s’agit, d’une part, d’empoissonnements de truites principalement à finalité halieutique et, d’autre part, d’empoissonnements en poissons d’étang.
Chaque année, une partie du budget du fonds piscicole est alloué aux empoissonnements pour chacun des quinze sous-bassins hydrographiques wallons. Les fédérations de pêche agréées sont sollicitées par l’administration pour introduire annuellement un plan d’empoissonnement sur base des besoins identifiés.
Toutefois, un décalage important entre l’approbation du budget du Fonds piscicole par le Gouvernement wallon et la procédure de marché publique d’attribution des lots de poissons provoque des retards qui ne permettent pas aux pisciculteurs soumissionnaires de planifier leurs productions ni d’assurer la sécurité de celles-ci, les mettant donc en péril.
Malheureusement, cette situation conduit au maintien dans les piscicultures des lots soumissionnés, ce qui engendre un surcoût de production (main d’œuvre, aliment, utilisation d’aménagements de remédiation, …) avec le risque que les truites atteignent des tailles supérieures à celles imposées par le cahier des charges du Fonds piscicole, voire à des pertes de cheptels.
Un autre risque majeur est que l’avancement dans la saison empêche de réaliser les empoissonnements à cause d’une période l’étiage (période de basses eaux) par la fermeture de la pêche dans les eaux libres engendrée par des débits des cours d’eau insuffisants. De tels cas de figure se soldent par des pertes sèches de production pour les pisciculteurs.
Deux autres projets pour soutenir la filière
Pour remédier à ces retards de disponibilité budgétaire et aux problèmes de délais qui en découlent, le ministre a décidé de modifier la temporalité des marchés et l’organisation de ceux-ci afin que ces marchés soient cohérents avec la saisonnalité de la production de poissons, les besoins des fédérations de pêche et bien entendu les attentes des pêcheurs.
Il n’est donc pas question de transférer durablement les empoissonnements du fonds piscicoles sur le plan de relance wallon mais bien de parvenir à anticiper ces marchés dans le temps en effectuant en une seule opération, grâce à l’apport d’un budget supplémentaire via le PRW, un dédoublement exceptionnel des marchés de fourniture sur une même année. L’un destiné aux empoissonnements de l’année en cours et le second destiné aux empoissonnements de l’année suivante.
Les 400.000 € seront donc engagés en 2024 pour assurer les empoissonnements de février 2025. Le budget annuel pour les empoissonnements du fonds piscicole de 2025 sera quant à lui engagé en 2025 pour assurer les empoissonnements de février 2026.
Une fois ce décalage réalisé, chaque année, le budget d’empoissonnement du fonds piscicole sera donc engagé durant l’année et liquidé l’année suivante.
Notons qu’actuellement, deux autres projets du plan de relance wallon et du Feampa (Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture) soutiennent également la filière :
Mettre en œuvre les plans de développement des filières de la Socopro - « Aide aux producteurs actifs dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture pour faire face à la sécheresse exceptionnelle de l’année 2022. »
Programme wallon pour le secteur commercial de la pêche (2021-2027) cofinancé par le Fonds européen pour les Affaires Maritimes, la Pêche et l’Aquaculture via les aides individuelles.