Deux jeunes entrepreneurs ruraux wallons récompensés

Créée en 2018, la Fondation Thierry Speeckaert est une fondation d’utilité publique dédiée aux enjeux sociétaux qui se concentre sur l’agroforesterie durable, la protection de l’environnement, la biodiversité et la gestion cynégétique.

Transmission et pérennité des propriétés rurales

Pour atteindre ses objectifs, elle soutient des projets via prix, bourses, subsides, financements de recherches, et propose aussi formations et accompagnements, notamment aux jeunes.

La Fondation a noué un partenariat avec NTF, l’association qui défend les intérêts des propriétaires ruraux et promeut leur rôle dans la ruralité, pour créer, en 2024, un prix annuel de 20.000€ afin de récompenser un jeune propriétaire wallon qui gère de manière innovante une propriété rurale (forestière, agricole ou agroforestière).

L’objectif est de soutenir des projets alliant économie, écologie et engagement social, malgré un contexte difficile. Ce prix vise à encourager la gestion durable des terres, la création d’emplois locaux, la biodiversité et la capture de CO2, tout en assurant la transmission et la pérennité des propriétés rurales.

Durabilité et transition écologique

« Évolution, transformation et valorisation économique d’une propriété par une gestion innovante » : tel était le thème de cette première édition qui a couronné deux lauréats parmi les 11 candidatures reçues.

Guillaume Debouge (La Ferme qui bouge, à Pailhe), agriculteur et consultant en énergie, gère avec son père Camille et sa sœur Gwendoline une ferme familiale centrée sur l’agriculture durable. Leur projet inclut le premier atelier belge de meunerie bio et sans gluten, utilisant des matières premières locales et régénératives. Ils construisent aussi un hébergement touristique en cabane perchée pour sensibiliser les visiteurs à leur vision de l’agriculture. Leurs priorités : préserver l’agriculture familiale, régénérer la biodiversité, et produire localement, guidés par les valeurs de durabilité, respect, transparence et ouverture.

Ex-aequo, Jean-Philippe de Villanfagne a mené la transition écologique d’une propriété agricole de 80ha, en y développant une agriculture régénérative, la production de substrats pour champignons et un verger à jus. Un parcours entrepreneurial qui a permis de sauver l’exploitation familiale.

Tout commence en 2003 avec la création du jus de pomme « Château Blehen », à partir de fruits écartés par la grande distribution. Ce projet visait à lutter contre le gaspillage et à valoriser les vergers familiaux. Grâce à l’implication de son père et au développement de la marque, l’entreprise devient rentable, crée 12 emplois, et permet à Jean-Philippe de racheter la propriété familiale en 2013.

Il reprend également l’exploitation de ses beaux-parents en 2008, et entame sa conversion partielle en bio dès 2012, alliant rentabilité et respect de la biodiversité. Il observe depuis un net retour de la faune, notamment des oiseaux, preuve de l’impact positif de sa démarche.