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Des agriculteurs manifestent contre l’extension de Liège Airport: «Sous le béton, nos oignons!»

Dimanche 16 avril, le Réseau de soutien à l’agriculture paysanne (RéSAP) a manifesté à Bierset contre l’extension de Liège Airport et la bétonisation de terres cultivables en Belgique.

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Un cortège paysan de 250 personnes a parcouru les terres menacées par le projet. Une plantation de patates et d’oignons a été organisée pour porter le message: «La terre, c’est nos oignons!».

Si la plupart des 350 hectares de terres menacées par l’extension de Liège Airport sont cultivables, de nombreux terrains ont déjà été dévastés par les bulldozers. Tout au long de la journée, les manifestants ont enchaîné actions symboliques et prises de parole. Au micro, les représentants du monde agricole rappellent que le problème d’artificialisation des terres concerne toute la Belgique.

«Comme la spéculation et l’utilisation des terres agricoles à des fins énergétiques, la bétonisation fait exploser les prix des terres restantes et empêche l’installation des jeunes agriculteurs» a souligné la Fugea.

Le gouvernement wallon s’est engagé à ne plus artificialiser son territoire d’ici 2050. Pourtant, après une diminution continue depuis 1995, le taux d’artificialisation des sols est reparti à la hausse en 2020, pour atteindre 3,2 hectares par jour. Avec 11,4% de son territoire bétonné (2018), la Belgique est le troisième pays d’Europe le plus artificialisé.

Le RéSAP regrette que 10 fois plus de ressources publiques wallonnes (1,24 milliard €) aient été allouées à l’aéroport de Liège plutôt qu’à la transition vers une agriculture durable (124 millions €). Il demande un moratoire sur l’extension de Liège Airport et sur les projets d’artificialisation de terres agricoles, ainsi qu’une protection renforcée des terres agricoles et de leur fonction nourricière.

Il a rappelé que «dans le contexte international actuel, la Belgique ne peut pas se permettre de réduire sa surface agricole. L’Europe dépend déjà des importations pour assurer son alimentation et la terre agricole est indispensable pour assurer notre souveraineté alimentaire».

L’impact du projet d’extension d’aéroport sur le climat est également dénoncé par Canopea, pour qui «les sols sains stockent le carbone et atténuent l’impact du dérèglement climatique grâce à leur grande capacité de rétention d’eau, ce qui réduit l’impact des inondations et des sécheresses. Ils sont également nécessaires pour lutter contre la crise de la biodiversité. Rien ne pousse ou ne vit sur du béton!».

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