À la HELHa, à Montignies-sur-Sambre: de nouvelles méthodes pour enseigner l’agroécologie
Il est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps : l’agroécologie. Quels modèles suivre ? Comment convaincre le grand public ? Comme l’enseigner au mieux ? Par quels moyens attirer les jeunes au sein de cette filière ?

La Haute École Louvain en Hainaut (HELHa) a lancé l’an dernier un nouveau bachelier, en 3 ans, sur le campus de Montignies-sur-Sambre, en systèmes alimentaires durables et locaux. Le cursus se veut innovant dans ses approches pédagogiques. Ainsi, outre les nombreuses visites de terrain, l’intensification de la pratique, le contact direct avec la terre ou la mise en place de haies, d’un potager, de ruches, d’actions de sensibilisation… sur le campus, il est envisagé de changer la posture de l’enseignant.
De retour de 4 jours d’échanges à propos des approches techniques et pédagogiques de l’agroécologie, en France, Nicolas Velings, directeur du département agronomique de la Haute Ecole, semble plus que jamais convaincu : « Nous devons sortir de la posture de l’enseignant instruit. Elle est dépassée. En agroécologie peut-être plus qu’ailleurs, l’enseignant doit fixer des objectifs à atteindre et des compétences à développer avec ses étudiants. »
Enseigner autrement
La co-construction avec les étudiants, c’est sans doute le point qui fait la différence avec les méthodes d’enseignement encore parfois appliquées aujourd’hui, et certainement hier.
À Rambouillet, en France, des institutions de toute l’Europe ont été invitées à débattre à ce sujet, sur invitation de l’Agence Erasmus+ et de la Bergerie nationale. Quelque 40 participants de 12 pays différents ont ainsi échangé sur leur définition de l’agroécologie, sa durabilité et bien entendu la posture de l’enseignant. Les débats étaient animés, allant de la nécessité de « sauver la planète » au moyen de procédés industriels jusqu’au fait de ne plus miser toutes ses cartes sur l’industrie pour davantage s’inspirer de la nature et de ses cycles.
Au-delà des débats d’idées, M. Velings revient avec de nouvelles ressources pédagogiques : des serious game pour ses étudiants et ses enseignants, des modules inspirants pour stimuler les cultures complexes et des retours à propos d’expériences d’enseignement testées au Danemark, en Turquie ou à Paris.
La Haute École veut faire preuve d’adaptabilité. Elle a plus que jamais l’ambition de développer des approches d’enseignement novatrices. Et les étudiants sont en demande ! Dans cette nouvelle aventure, elle pourrait bien emmener la Haute École Condorcet, partenaire du nouveau bachelier en systèmes alimentaires durables et locaux, également représentée lors du récent congrès à Rambouillet.
En France, 60 fermes permettent l’éducation des jeunes. À la Bergerie Nationale de Rambouillet, comme ailleurs, les concepts de l’agroécologie sont développés. Voilà qui a sans doute inspiré certains participants au congrès initié par l’Agence Erasmus +.
Commencer par convaincre