Interdire l’exportation de pesticides déjà bannis dans l’UE affecterait peu l’emploi
«Alors que certains pesticides sont interdits dans l’UE en raison de leur dangerosité pour la santé humaine et/ou l’environnement, les entreprises européennes sont autorisées à les fabriquer pour les exporter vers des pays extra-européens», dénoncent les organisations dont l’association Humundi (ex-SOS Faim). «Ce double standard menace la santé des populations et les écosystèmes des pays importateurs, principalement les pays à revenus faibles et intermédiaires.»
Dans ces pays, les pesticides interdits d’usage en UE représentaient en 2018 jusqu’à 71 % du volume et de la valeur totale des pesticides agricoles importés depuis l’Union européenne.
Le rapport montre que les exportations de pesticides interdits en UE en provenance de France, d’Allemagne, d’Espagne, de Belgique, d’Italie, des Pays-Bas et de Hongrie ne représentaient qu’une faible proportion des volumes et de la valeur totale des pesticides agricoles exportés (5% en 2018 et 2% en 2019).
Sur base de ces chiffres, les auteurs du rapport ont extrapolé le nombre total d’emplois potentiellement menacés dans les sept principaux pays exportateurs européens si une interdiction d’exportation de l’UE de ces produits était mise en place. Les estimations sont de 133 emplois en 2018 - soit 1,07% du total des emplois du secteur -, 213 emplois en 2021 et 173 emplois en 2022.
«Ces chiffres ont été affinés en examinant de plus près les conséquences sur l’emploi de la législation française sur l’interdiction d’exporter des pesticides agricoles en 2022. Ces pertes d’emplois ont été négligeables», soulignent les associations.
En prenant pour hypothèse que le «ratio français» d’emplois affectés pourrait s’appliquer aux autres pays de l’Union européenne, les chercheurs ont calculé que l’interdiction entraînerait une perte potentielle totale de 25 emplois en 2022 pour l’ensemble de l’UE.