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Brexit : inquiétudes et demandes des organisations agricoles de l’UE

Les organisations agricoles de l’UE redoutent les conséquences commerciales du Brexit, en plus des risques pour le budget de la pac. Les négociations entre Bruxelles et Londres doivent permettre le maintien d’échanges bilatéraux sans droits de douane et obstacles non tarifaires, espèrent-elles, tout en demandant que soit prévue la possibilité de mettre en œuvre des outils de gestion de crise dans les budgets communautaires 2019 et 2020.

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Les organisations et coopératives agricoles de l’Union européenne membres du Copa-Cogeca devaient adopter le 1er décembre leur position sur le Brexit, après un débat, la veille, entre leurs présidents et Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE. Elles expriment leur vive inquiétude quant à l’impact potentiel de la sortie du Royaume-Uni de l’Union sur le budget de la politique agricole commune, mais aussi sur le plan commercial. Elles précisent que les secteurs les plus concernés seront, par ordre de chiffre d’affaires à l’exportation vers ce pays, les fruits et légumes, le bœuf, le porc, les produits laitiers et le vin, ainsi que, de manière moins prononcée, les fleurs, les plantes ornementales et le riz.

Ces échanges concernent principalement l’Irlande, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas, mais, selon le Copa-Cogeca, d’autres États membres seront indirectement touchés du fait d’un déplacement des flux commerciaux, comme cela a été le cas avec l’introduction de l’embargo russe sur les produits agricoles européens.

Éviter droits de douane et obstacles sanitaires et non tarifaires

Compte tenu de l’hypothèque pesant sur les conditions tarifaires des échanges entre les Vingt-sept et le Royaume-Uni après le Brexit, le Copa-Cogeca considère que la possibilité devrait être prévue, dans les budgets communautaires 2019 et 2020, de mettre en œuvre des outils de gestion de crise, tels le stockage privé pour le fromage, le beurre et la viande porcine ou encore un Fonds opérationnel pour les fruits et légumes.

Selon les organisations professionnelles, les négociations du Brexit ne devraient toutefois pas être clôturées sans prévoir un commerce en franchise de droits entre les deux parties. Et ce pour éviter l’application de tarifs douaniers OMC restrictifs.

Le Copa-Cogeca souligne également la nécessité d’assurer la pleine reconnaissance mutuelle des systèmes de sûreté alimentaire et des certifications vétérinaires, d’éviter la création de nouveaux obstacles non tarifaires sous forme d’exigences frontalières et d’approuver rapidement des arrangements commerciaux transitoires afin d’éliminer l’incertitude, le risque de perturbations du commerce et les coûts supplémentaires pour les agriculteurs européens.

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