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La forte dose fait le poison, mais les petites doses répétées aussi

L’agriculture est à la base de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Les 4 bases en sont : la diversification, un bon revenu pour les agriculteurs, la qualité pour les consommateurs et le respect de l’environnement. Mais, les agriculteurs ont à peine ce qu’il faut pour vivre alors qu’ils devraient être les Rois puisqu’ils nous permettent de manger tous les jours. En ça, ils sont très courageux.

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L’agriculture est à la base de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Les 4 bases en sont : la diversification, un bon revenu pour les agriculteurs, la qualité pour les consommateurs et le respect de l’environnement. Mais, les agriculteurs ont à peine ce qu’il faut pour vivre alors qu’ils devraient être les Rois puisqu’ils nous permettent de manger tous les jours. En ça, ils sont très courageux.

L’exemple du Milan Royal repris dans l’article du 6/4 « Notre planète bleue… » n’est pas correct. En effet, il s’agit d’un charognard, les oiseaux qui disparaissent sont des insectivores. Les insecticides utilisés depuis des années non seulement par les agriculteurs mais aussi par les particuliers et les communes ont détruit les insectes nuisibles mais aussi les insectes utiles telles que les abeilles.

Il y a 50 ans, on voyait encore des centaines d’hirondelles se regrouper sur les fils électriques en automne avant leur départ vers les pays chauds et nous devions gratter nos pare-brises sur lesquels de nombreux insectes s’étaient écrasés. Dominique Belpomme le dit, « les pesticides sont cancérigènes, neurotoxiques et perturbateurs endocriniens ».

Les sols sont peu à peu moins fertiles car les engrais chimiques solubles entraînent vers le sous-sol d’autres minéraux indispensables. À l’échelle mondiale, des millions d’hectares ont été stérilisés à cause des produits chimiques (d’après Sciences et vie 1980).

Il y a aussi moins d’humus et de micro-organismes dans le sol. Ces derniers digèrent la terre et nourrissent les plantes comme le microbiote de nos intestins digère les aliments pour nous nourrir.

Le compostage du fumier et du lisier permet l’assainissement de la matière organique et la fermentation aérobie comme dans le sol. L’agriculture est la plus formidable usine à fermentation du monde et la plus importante pour l’homme. Quand les plantes sont nourries avec un bon compost, elles sont plus résistantes aux maladies et aux parasites.

Compostage, rotations longues, binages, cultures de légumineuses qui améliorent la structure du sol et captent gratuitement l’azote de l’air, poudres de roches, bien-être pour les animaux… c’est l’agriculture biologique. C’est le bon sens paysan et c’est l’agriculture familiale liée au sol, un sol sain, non pollué et très fertile.

À quand 100 % d’agriculture biologique au lieu, en autres, des élevages industriels et des poisons vendus par les multinationales, pour une Wallonie vivante et prospère dans l’intérêt des générations futures. Saint-François d’Assise disait : « Je ne suis pas contre la science à condition que cela soit une science de vie ». La forte dose fait le poison, mais les petites doses répétées aussi.

Jacques Mignon

, agronome, Malmedy

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