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Planteuses et arracheuses de pommes de terre, la tendance va vers les machines à quatre rangs

Il n’est vraiment pas aisé de se faire une idée précise des préférences d’achat dans les secteurs des planteuses et arracheuses de pommes de terre. Il n’existe aucune statistique officielle à ce sujet, à part les données concernant la vente de machines neuves. Mais, le marché ne se limite pas à ce type de machines…

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P our tenter de s’y retrouver, le meilleur moyen est d’aller à la rencontre des constructeurs et vendeurs de machines. Leur marché couvre aussi bien le neuf que l’occasion. Ce dernier est très vivant et, il ne se limite pas au marché intérieur. On en apprend plus en discutant qu’en consultant des chiffres de vente.

Plantation :tout en un seul passage

Dans le domaine des planteuses, on ressent de façon assez nette le souhait des planteurs de pouvoir tout réaliser en un seul passage : le travail du sol, la plantation, le buttage, la lutte contre l’érosion. Cela peut se faire aussi bien en machines portées que traînées. En pratique, ce sont surtout les versions portées que l’on trouve, mais il faut néanmoins faire remarquer que le poids des machines est élevé, avec un fort déport derrière le tracteur. Des problèmes mécaniques et/ou de la casse peuvent ainsi survenir au niveau du tracteur.

Les planteurs commencent à prendre conscience des difficultés possibles, mais on est encore loin de privilégier les systèmes traînés aux machines portées. Certains constructeurs travaillent d’ailleurs sur cette problématique et proposent des adaptations au niveau des machines combinées. La trémie contenant les plants est placée juste derrière le tracteur, modifiant ainsi de façon plus positive le départ à l’arrière. De cette manière, l’ensemble est également plus ramassé, avec un déport moindre.

Mais pourquoi continuer avec du matériel porté ? En Flandre, où les champs sont petits, le système porté passe mieux que le traîné. En Wallonie, où les parcelles sont plus grandes, il y a un certain intérêt pour les machines de plantation traînées. Un avantage complémentaire s’y ajoute, le tracteur peut être moins puissant, et il n’a pas besoin de masses avant.

Remarquons encore que le marché belge des planteuses est quasi uniquement composé de machines à godets. Les planteuses à courroies sont rarement vendues, elles n’intéressent que les producteurs de plants, ou encore les planteurs qui cultivent en billons, ce qu’on ne trouve qu’en Wallonie.

75 ou 90 cm ?

La même différence se constate en ce qui concerne l’écartement entre les rangs. En Flandre, on ne trouve que des machines avec des écartements de 75 cm. En Wallonie, on trouve des écartements de 90 cm car cela concorde avec les écartements pour betteraves. Il n’est ainsi pas nécessaire de modifier les tracteurs. En outre, on peut employer des pneus plus larges. Toutefois, des problèmes peuvent survenir du fait de la largeur supérieure aux prescriptions légales en matière de transport sur la voie publique. Cependant, passer d’un écartement de 90 cm à un écartement de 75 cm n’est pas chose aisée. Cela ne peut se faire qu’au prix d’énormes investissements au sein du parc de machines. La planteuse et l’arracheuse doivent, entre autres, être changées.

Le GPS, pour tirer le meilleur de la parcelle

Dans un cas comme dans l’autre, la technique du GPS peut être utile.

Les planteuses sont de plus en plus souvent utilisées avec GPS afin de tirer le meilleur parti de la parcelle. Rouler droit n’est plus suffisant. La technologie du GPS doit accompagner la machine pour le début et l’arrêt des lignes de plantation, prévoir les passages du pulvérisateur et les fourrières. L’écartement dans la ligne est l’application suivante, tout comme la localisation des granulés et des engrais.

L’automotrice, 2 sur 3

On ne se pose plus la question pour d’autres cultures : la moissonneuse batteuse et l’ensileuse sont des automotrices. En betteraves, les automotrices réalisent à présent le plus gros des arrachages. En pommes de terre, le marché des arracheuses neuves est nettement en faveur d’un marché d’automotrices. Les constructeurs avouent que sur trois machines vendues, on trouve deux arracheuses automotrices pour une arracheuse traînée neuve. Il existe toutefois un bémol : le marché des arracheuses d’occasion est un marché très vivant. Ces machines ne viennent pas seulement du pays, mais aussi des pays environnants.

Quatre rangs, une évidence ?

Le marché de l’arracheuse se modifie et s’oriente nettement vers l’arracheuse automotrice, ce qui fait que le marché de l’occasion commence à saturer. On y trouve aussi bien des arracheuses de très bonne facture qui ont fait 5 campagnes, mais aussi des machines qui ont 20 ans, voire plus. Inutile de dire que la fourchette des prix est large.

Quant aux nouvelles automotrices, elles sont presque toujours équipées de 4 rangs. Un seul constructeur, Dewulf, continue à croire aux automotrices à deux rangs. Cette piste, AVR l’a délaissée depuis quelques années déjà. Grimme conserve les deux visions. Le choix des deux rangs se justifie plus facilement si la machine arrache également des légumes. Dewulf n’écarte pas la possibilité de l’arracheuse automotrice à 4 rangs, mais pointe le doigt sur les risques de compaction du sol. Placer la machine sur chenilles permettrait d’éloigner ce risque.

La conception de l’arracheuse dépend très fort du type de sol dans lequel les pommes de terre sont cultivées. Les rouleaux axiaux sont très populaires dans les zones argileuses et en conditions humides, ils sont trop agressifs en conditions sèches.

Dans notre pays, à quelques exceptions près, une arracheuse de pommes de terre est une arracheuse à trémie. L’arracheuse automotrice simplifiée est une machine typiquement anglaise que l’on voit rarement dans nos contrées. Les arracheuses simplifiées traînées commencent à percer chez nous. Toutefois, on aime avoir une trémie d’attente, pour ne pas perdre du temps à l’arrachage. Il y en a davantage en Wallonie qu’en Flandre. Les arracheuses simplifiées d’occasion deviennent, pour les constructeurs, des machines difficiles à revendre.

Arracheuse déportée et essieu moteur en guise d’assurance

Quand on parle des arracheuses traînées, on ne peut oublier que la production de nouvelles machines concerne presque exclusivement l’arracheuse déportée. Tout comme pour la planteuse traînée « tout en un », le tracteur peut rester en pneus larges, puisqu’il ne passe pas dans les buttes qui doivent encore être récoltées. Ce type de machines, même la machine de base, est déjà bien équipé. Inutile de dire que la concurrence est franche entre les constructeurs.

Une des options possible est l’essieu moteur. Il paraît moins demandé à présent. Cela s’explique assez aisément car il s’agit d’une option onéreuse de quelque 25.000 à 30.000 euros. Allons un peu plus loin financièrement, et on se rapproche de l’achat de l’arracheuse automotrice… Par ailleurs, la puissance des tracteurs s’accroît et, il n’est pas rare de disposer d’un tracteur de 200 ch pour tirer l’arracheuse. Des planteurs font pourtant encore le choix d’un essieu moteur. C’est une très bonne décision pour le planteur qui occupe des terrains en pente, ou qui doit assurer son rendement de chantier et ne peut pas se permettre d’être bloqué lors de conditions de travail un peu plus humides. L’essieu moteur peut ainsi être considéré comme une « assurance ».

Arracheuse andaineuse pour un rendement de chantier supérieur

Toujours dans le cadre des arracheuses, nous nous devons de mentionner l’arracheuse andaineuse. Ce type d’arracheuse sort les pommes de terre de terre et les dépose à côté, en andain. Il y a quelques années, des constructeurs néerlandais se sont intéressés à ce type de machine et, des modèles ont été fabriqués.

La machine conçue arrache deux rangs et dépose les pommes de terre entre les deux rangs qui vont être récoltés un peu plus tard. La reprise se fait à l’aide d’une arracheuse traînée ou automotrice. L’arracheuse andaineuse se justifie par un important accroissement du rendement de chantier sans devoir investir dans une machine très coûteuse. Une arracheuse andaineuse et une arracheuse automotrice peuvent arracher environ 20 ha par jour, dont 7 à 8 ha par l’arracheuse andaineuse. Cette machine est légère, mobile et facile à mettre en route. Il est à noter que l’avant de l’arracheuse qui reprend les pommes de terre doit être modifié, vu qu’elle doit reprendre des pommes de terre qui sont encore dans des buttes et des pommes de terre qui sont entre les deux buttes.

Un futur nébuleux

Vu les campagnes qui viennent de se dérouler, il faut s’attendre à des ventes difficiles. Le facteur déterminant pour l’achat, c’est le revenu du planteur. S’il gagne, il peut acheter. La sécheresse et les relations difficiles en raison des contrats ne peuvent que retarder les décisions des planteurs. Mais cela ne les empêche pas de s’intéresser aux évolutions du secteur.

TD

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