Accueil Economie

Le producteur d’engrais Yara met en garde contre une crise alimentaire mondiale

Yara International, l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais, prévient que la guerre en Ukraine pourrait entraîner une crise alimentaire à l’échelle planétaire. «Un choc» est imminent, tant pour l’approvisionnement en denrées alimentaires qu’au niveau des prix, a déclaré lundi Svein Tore Holsether, le patron de Yara, dans une interview accordée à la chaîne britannique BBC.

Temps de lecture : 2 min

La société, basée en Norvège, est active dans une soixantaine de pays, notamment en Belgique sur le site de Saint-Ghislain (Hainaut). Yara International puise la plupart de ses matières premières en Russie, cependant l’invasion de l’Ukraine a généré des problèmes d’approvisionnement. «Nous faisons ce que nous pouvons pour trouver des alternatives, mais nous sommes pressés par le temps», explique Svein Tore Holsether. «Les choses changent d’heure en heure (...) Nous étions déjà dans une situation difficile avant la guerre (la production d’engrais souffre de la flambée du prix du gaz, NDLR), et maintenant nous subissons des perturbations supplémentaires», poursuit le CEO au micro de la BBC, ajoutant que cela se produit «à l’approche de la période la plus importante de la saison pour l’hémisphère nord». De nombreux agriculteurs vont en effet commencer à semer, ils sont donc en demande d’engrais. «La moitié de la planète tire sa nourriture des engrais artificiels (...) S’il n’y en a pas, certaines cultures seront réduites de moitié», prévient M. Holsether. «Si bien que pour moi, la question n’est pas de savoir s’il y aura une crise alimentaire, mais quelle sera son ampleur». Un surplus de 100 millions de personnes supplémentaires sur Terre a déjà souffert de la faim au cours des deux dernières années, et elles risquent aujourd’hui d’être confrontées à des difficultés encore plus grandes». L’envolée des prix du gaz ont conduit Yara à réduire sa production l’année dernière, la fabrication d’engrais artificiels nécessitant un processus très gourmand en énergie. Lundi, le patron du groupe n’était pas en mesure de dire si de nouvelles restrictions se profilaient. «L’entreprise évalue chaque jour comment elle peut garantir l’approvisionnement», a-t-il indiqué, précisant qu’il souhaitait une production alimentaire moins dépendante de la Russie à l’avenir.

(Belga)

A lire aussi en Economie

Voir plus d'articles