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Passionné

et des projets plein la tête malgré la crise !

La crise touche durement les éleveurs laitiers wallons mais, dans ce contexte maussade, certains jeunes s’accrochent encore et mettent tout en œuvre pour vivre de leur passion et la partager avec leurs confrères et le public, à l’image de Maxime Mabille et Audrey Desart, un jeune couple d’éleveurs de la Province du Hainaut qui s’investit régulièrement dans les concours Holstein.

Temps de lecture : 5 min

À 21 ans et malgré les problèmes auxquels doit faire face le secteur laitier ces derniers mois, Audrey et Maxime sont plein d’entrain et de projets pour l’avenir. Depuis plusieurs années, ils s’impliquent dans l’amélioration de l’élevage laitier familial dit « du Cocher », à Buzet près de Nivelles, et la promotion de la race Holstein lors de divers concours.

Naissance d’une passion

C’est aux côtés de son grand-père, Michel Mabille, que Maxime a appris le métier d’éleveur. Son intérêt pour les concours apparaît à l’adolescence : « J’accompagnais un cousin en concours et je me suis peu à peu pris au jeu », explique-t-il.

Il réalise ses études secondaires à Ciney et au cours de cette période, il participe trois fois à l’école des jeunes éleveurs à Battice. « Il s’agit d’une formation-concours qui réunit des jeunes de 17 pays européens âgés de 16 à 25 ans. Au cours de celle-ci, on apprend à soigner, mettre en valeur, sélectionner, juger et promouvoir nos bovins. C’est vraiment un plus pour les jeunes éleveurs mordus d’Holstein », dit Maxime.

À deux, c’est mieux

À la fin de ses études, il travaille comme indépendant en entreprise agricole mais s’investit en parallèle dans l’amélioration et la sélection de l’élevage familiale. Dans la foulée, il rencontre Audrey qui partage très vite sa passion. « Je ne suis pas fille d’agriculteur mais mes grands-parents étaient agriculteurs et j’ai toujours gardé un lien avec le milieu agricole, notamment grâce à des amis d’enfance, c’est d’ailleurs par leur intermédiaire que j’ai rencontré Maxime. Je me suis très vite attachée à ses vaches et j’ai appris à traire avec son grand-père. Aujourd’hui, dès que je peux, je m’occupe des animaux avec eux et je les accompagne en concours », explique-t-elle.

Pour le plaisir

Cela fait en effet 7 ans que Maxime s’implique de plus en plus dans les concours : « Le but était de faire connaître l’exploitation et d’acquérir un peu de notoriété pour la vente de taureaux de saillie. Mais je le fais aussi par prendre du plaisir et m’amuser ».

Dans cette optique, il y a quelques années, il participe à la création du Wal’Holstein Club (voir encart) : « La création de ce comité a vraiment eu un effet fédérateur. Avant, chacun travaillait dans son coin et il y avait plus de rivalité. Aujourd’hui, lors de chaque concours, on se retrouve dans un esprit d’échange, d’entraide et convivial. C’est vraiment très agréable et constructif », dit Maxime.

Mise en beauté

Annuellement, le couple participe en général à 5 manifestations avec leurs animaux : l’école des jeunes éleveurs à Battice, Ath By Night, Agribex, la Nuit de La Holstein à Libramont et la Foire de Libramont. Malheureusement, pour cette dernière, le concours Holstein est annulé cette année (voir encart).

« Quelques semaines avant le concours, on entraîne les bêtes inscrites à la marche. Elles sont également lavées plusieurs fois dans les jours précédents leur participation. Avec l’habitude, cette phase de préparation n’est plus vraiment gourmande en temps. Par contre, « la mise en beauté » avant le concours en tant que tel est vraiment importante et minutieuse. Tout est fait pour montrer la vache sous son plus beau jour. Elle est vraiment chouchoutée et mise dans de l’ouate. Je ne comprends pas comment certaines personnes peuvent seulement imaginer qu’on lui fait du mal. C’est vraiment tout le contraire », explique l’éleveur.

Sur le chemin de la réussite

Pour l’instant, Maxime est plutôt en phase de test : « Nous proposons souvent des animaux différents en concours. Notre élevage est composé d’une trentaine de vaches et nous manquons un peu de place. C’est pourquoi nous réformons assez vite. La sélection est assez intensive. J’ai également acquis quelques animaux chez les meilleurs éleveurs wallons quand j’ai commencé la compétition afin d’essayer de développer quelques belles familles », dit-il. Les gros points d’attention de l’éleveur dans sa sélection sont les membres, le bassin et la largeur de l’arrière-pis : « Si une vache a ces caractéristiques, le reste suit. Lorsqu’on distingue ces qualités, on l’entraîne déjà en prévision des concours », complète-t-il.

Son élevage a déjà bien progressé puisqu’en 4 ans, il est passé d’une moyenne d’étable de 7.000 litres de lait par vache à 9.500 litres. « C’est également un plus dans le contexte actuel puisqu’on produit davantage avec le même nombre de vaches et dans des installations payées », dit-il.

Projets d’avenir

La situation incertaine du secteur laitier n’empêche pas le jeune couple d’avoir des projets d’avenir : « On n’imagine de toute façon pas vivre sans nos vaches », dit Audrey. Maxime continue, « Je suis en train de reprendre la ferme de mon grand-père. Dans les deux ans à venir, nous aimerions également construire un nouveau bâtiment pouvant accueillir une soixantaine de bêtes. Nous voulons néanmoins garder une taille familiale qui nous permette de conserver un emploi à l’extérieur. L’objectif est d’avoir une passion rentable tout en gardant une échappatoire. »,

conclut-il.

DJ

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