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MAEC,

je te haie vive...

Temps de lecture : 3 min

Chacun sait que le bois chauffe deux fois: quand on le façonne, et quand on le brûle... Justement, le temps sec et les petites gelées de ses derniers jours sont parfaits pour tronçonner, élaguer, fendre et ranger le bois de chauffage. Dès que j'ai le temps une heure ou deux, je m'y consacre avec plaisir. Cette année, pas besoin d'aller bien loin: je coupe une rangée de prunelliers, au fond d'une prairie, le long d'une parcelle d'épicéas. Ils ne sont plus éligibles comme MAEC MB1, alors, rien ne m'empêche de les «discipliner» vigoureusement...

Les lisières de forêt ne sont plus considérées comme «éléments du maillage», et dès lors, elles m'ont été retirées dans le calcul des aides MAEC, m'est-il apparu. Puisque les directives de la PAC les considèrent comme indignes d'être primées, peu utiles à l'environnement, ainsi qu'inutiles à la lutte contre le réchauffement climatique, je ne vais pas être plus catholique que Natagriwal et m'échiner à les conserver!

Ces prunelliers poussent de l'autre côté de la clôture, et sont dominés par des épicéas de quarante ans, plantés à six mètres. OK, ils ne répondent plus aux nouveaux critères d'octroi, mais leurs branches débordent de quatre-cinq mètres au-dessus de ma prairie, et servent de grattoirs dorsaux aux vaches. Se grattouiller, ô la la, qu'est-ce que c'est bon! Elles font la queue pour s'y frotter à tour de rôle, ... et s'y échanger l'une à l'autre leurs poux, leurs acariens, leurs mycoses... Alors, aujourd'hui, y'en a marre! Il faut sévir et trancher dans le vif!

Un prunellier, je vous le confirme, a la vie dure. C'est une haie vive... très vive. Quand on veut la couper, elle se défend toutes griffes dehors, de ses longues épines acérées, de ses branchages entremêlés. C'est fou comme son bois est dur! Il faut s'équiper de gros gants, d'un épais pardessus usager qui ne craint plus les déchirures; chausser de vieilles bottes déjà trouées. On ne ressort pas indemne d'un combat avec un tel arbuste! Griffures au visage, épines aux doigts, et même aux pieds! Le pire, c'est d'être piqué dans une articulation, entre deux phalanges. L'endroit s’enflamme très vite, et on se retrouve parfois avec un majeur bloqué en «doigt d'honneur». Mieux vaut être en ordre de vaccination anti-tétanique!

Bien entendu, il existe des machines très performantes (très chères et très très gourmandes en carburant fossile) pour venir à bout de ces monstrueuses harpies végétales: des engins équipés de pinces comme des crabes géants, des déchiqueteuses qui, dans un vacarme de fin du monde, vous happent les arbres et vomissent des tonnes de plaquettes, prêtes à être séchées puis brûlées en cogénération. Mais tout irait trop vite. Le combat serait par trop inégal.

Ceci dit, dans la nature, un prunellier est bien utile. De nombreux volatiles y font leur nid, bien protégés des prédateurs par les épines. Celles-ci servent aux pies-grièches écorcheur pour empaler leurs proies, comme Vlad Dracula le faisait avec ses prisonniers en Transylvanie. Oiseaux sadiques! Et puis, n'oublions pas leurs petites prunes bleu foncé âpres aux palais, particulièrement abondantes certaines années. Cet automne, la fructification a été inexistante, au grand dépit des amateurs (à deux pattes) de prunelles, avec lesquelles ils concoctent un élixir de bonne humeur absolument délicieux, mais à consommer avec la plus grande modération...

De toute façon, que les amoureux de la nature (et de la liqueur de prunelles) se rassurent! Dès le printemps prochain, mes prunelliers vont rejeter de souches, et d'ici trois ans, ils auront refermé sur la lisière leur rideau épineux infranchissable, avec ou sans MAEC...

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