Voix de la terreÀ l’évocation de « friche industrielle », nous apparaît l’image d’usines abandonnées, de cheminées cyclopéennes, de terrains vagues envahis de ferrailles, embroussaillés et tristes à pleurer. Cette impression de « déjà-vu » m’est venue à l’esprit en longeant les grandes étables abandonnées d’une ferme vidée de ses animaux depuis quelques années seulement. Genêts, jeunes frênes et saules ont déjà colonisé les recoins de la fumière et les abords des silos-couloirs. Des barrières pendent sur leurs gonds et les toitures en fibres-ciment sont constellées de trous, de çà de là. Traînent encore une brouette rouillée et une débouseuse toute déglinguée, des piles de pneus, des monceaux de vieux piquets… Pour le reste, avec un peu d’imagination, on pourrait encore apercevoir le fantôme du fermier au volant d’un gros chargeur articulé, accompagné de son chien, occupé à désiler ou à transporter un ballot de paille.