Le Copa-Cogeca demande un accord rapide sur une période transitoire

Les organisations et coopératives agricoles de l’UE – Copa-Cogeca – ont déploré le 20 octobre, alors que se tenait un sommet des Vingt-sept, l’absence de progrès dans les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union, avertissant que l’incertitude est négative pour les agriculteurs de l’ensemble de l’Union.

Selon une prise de position qu’elles préparent avec les associations européennes du commerce (Celcaa) et de l’industrie agroalimentaire (FoodDrinkEurope), une période transitoire est essentielle, compte tenu du fait qu’« un accord commercial bilatéral ne sera pas conclu d’ici mars 2019. « Au cours de cette transition, meilleure option pour les entreprises – et dont les modalités devraient être connues bien à l’avance, de préférence avant la fin de mars 2018 –, le Royaume-Uni resterait dans l’union douanière et le marché intérieur avec tous les droits et obligations qui en découlent ».De tels arrangements provisoires ont également été demandés par l’Union européenne du commerce du bétail et de la viande.

Peut-être jusque fin 2020

Le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, a affirmé le 25 octobre à Londres vouloir parvenir d’ici décembre à un accord de principe sur une période de transition, et conclure un nouvel accord commercial avec l’UE en un an. Il a soutenu que les négociations engagées avec la Commission européenne pourraient n’aboutir qu’en mars 2019, et expliqué que la ratification de l’accord par les parlements britannique et européens n’aurait alors lieu qu’après la sortie de son pays de l’Union.

Mais, peu après, la première ministre Theresa May, s’est dite confiante, devant les députés, estimant qu’un accord devrait être conclu « à temps pour que le Parlement puisse voter » avant le Brexit.

Deux jours auparavant, le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, avait évoqué une possible période transitoire jusqu’à fin 2020 pour maintenir en l’état les relations entre le Royaume-Uni et l’Union.

Sans accord commercial : chute des échanges

Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales, organisme public français, a mené une étude sur les conséquences d’un Brexit sans accord commercial, et donc d’un retour aux règles de l’OMC. Celle-ci fait état d’une baisse de 62 % (34 milliards $) des exportations agroalimentaires des Vingt-sept vers le Royaume-Uni et dans la même proportion (19 Mrd $) de leurs importations en provenance de ce futur ex-État membre de l’UE.

Selon les auteurs, la baisse des ventes sur le marché britannique serait compensée par une augmentation de 1 % des échanges intra-UE et de 0,9 % des exportations vers les pays tiers. En définitive, les exportations totales de l’UE-27 diminueraient de 4,1 % (27 Mrd $), les secteurs les plus touchés étant les produits transformés (-4,7 %), qui représentent 33 % de ses ventes agroalimentaires au Royaume-Uni, la viande blanche (-10,5 %) et les produits laitiers (-7 %).

Les pays dont les exportations sur le marché britannique seraient les plus affectées étant l’Irlande (-71 %, soit -6,5 Mrd $), les Pays-Bas (-66 %, -6,7 Mrd $) et la France (-51 %, -4,7 Mrd $).

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