Des hybrides en pommes de terre? Les plants seront dans ce cas issus de semis!
Cultiver des pommes de terre à partir de semences ? Est-ce l’avenir ou une utopie ? Solynta, une maison de sélection néerlandaise, estime que cette technique présente de nombreux avantages. Les premières semences de pommes de terre hybrides pourraient être proposées sur le marché dans les quatre ans à venir.

En pommes de terre, les variétés hybrides sont l’avenir, clame-t-on chez Solynta, une maison de sélection basée à Wageningen, aux Pays-Bas. Celle-ci sélectionne des pommes de terre mais d’une tout autre manière en comparaison avec ses concurrentes.
La sélection de nouvelles variétés de pommes de terre est vraiment indispensable car il s’agit de la plus grande culture alimentaire mondiale après le maïs, le blé et le riz, en termes d’hectares cultivés. La pomme de terre offre des avantages évidents pour une population mondiale croissante. Elle est utilisable quasi directement ; elle est nourrissante, pas chère, saine, et elle est moins gourmande en eau que les autres cultures alimentaires.
Des points faibles
Les avantages de la semence
La problématique des résistances
Le mildiou de la pomme de terre
Pour le moment, on ne connaît que quelques variétés présentant des gènes de résistance face à cette terrible maladie. On veut aller plus loin chez Solynta : « En deux ans, nous avons réussi à introduire dans une variété deux gènes de résistance contre le Phytophthora. Un grand avantage, c’est que l’hybride est stable, en culture comme en transformation.
La semence n’est pas encore sur le marché. Michiel De Vries : « Il faut encore deux à quatre ans pour mettre un produit valable sur le marché. Nous avons déjà des variétés qui produisent autant que Bintje, c’est-à-dire 50 tonnes par ha. Dans 10 ans, ce sera 65 tonnes par ha »
Mais pourront-ils créer une Bintje au goût de Fontane ?
De la semence à la pomme de terre
La technologie de Solynta fait appel à la reproduction sexuée. Dans ces conditions, on espère que les bonnes qualités des parents (deux variétés) seront transmises au descendant (la nouvelle variété). Cela ne se fait plus comme avant par « essais et erreurs », mais via un processus bien ciblé. Le croisement des deux lignées parentales se traduit par la production de milliers de graines par plante sur une seule saison, au lieu d’environ 10 tubercules dans le cadre des techniques de sélection traditionnelles.
Les semences sont indemnes de maladies et forment donc un matériel parfait pour le démarrage d’une nouvelle culture de pommes de terre. La production d’une telle quantité de semences a l’avantage direct de pouvoir satisfaire un besoin urgent. Les semences sont stockées chez Solynta ou chez les entreprises de préparation.
La semence est semée sous châssis froid et elle se développe en plantules en six semaines. Les plantules sont alors plantées mécaniquement au champ. Michiel De Vries : « Nous sommes des spécialistes de la génétique, notre société ne travaille pas dans le domaine des machines. Nous collaborons avec des spécialistes de la mécanisation, notamment dans le secteur des planteuses de choux, pour adapter la technique à la plantation en champ. La technologie existe, elle doit être adaptée. »
Une fois au champ, les plantules produiront des plants de pommes de terre ou des pommes de terre de consommation. Michiel De Vries : « Dans nos régions, il est clair que la culture des plantules fournira des plants. Les producteurs de plants de pommes de terre recevront les plantules et ils produiront des plants qui seront livrés, au printemps suivant, aux planteurs de pommes de terre de consommation.