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Réussir ses

premiers semis : nos astuces !

La mi-mars est le bon moment pour nombre de semis à réaliser sous abri. Le calendrier paru dans l’édition du 12 janvier nous servira de référence. Mais comment s’y prendre pour bien réussir ses semis ? Voyons cela dans le détail.

Temps de lecture : 7 min

Le respect du calendrier permet de répartir les récoltes sur une période large. Les périodes de semis tiennent compte des exigences de chacune des espèces. La température est un paramètre important. Les plantes gélives seront implantées quand les risques de gel deviennent faibles. La longueur du jour est aussi un facteur qui influence le comportement des plantes.

Le calendrier de référence sera adapté aux besoins de la famille. Par exemple, si nous savons que la consommation sera soutenue en septembre mais modérée en août, nous adaptons les dates d’implantation.

Caissette ou terrine : mobilité !

La terrine est en terre cuite, cette matière donne au contenant une inertie thermique intéressante pour limiter les variations de température jour/nuit. La caissette n’a pas nécessairement cette caractéristique mais peut l’avoir si elle est en matière isolante épaisse.

En semant les plantes en caissettes ou en terrines, nous pourrons les déplacer facilement pour profiter de conditions ambiantes qui leur conviennent le mieux. Nous pouvons les sortir lorsque la température est annoncée à un niveau qui convient bien à l’espèce. Nous pouvons les rentrer dans la maison ou la véranda pendant les périodes trop fraîches, la nuit par exemple. Cela évite de devoir chauffer une couche ou une serre pour seulement quelques décimètres carrés de culture.

Nous commençons par choisir une caissette ou une terrine… assez rigide pour être stable lors des transports. Une bonne profondeur permet d’avoir une plus grande autonomie pour les arrosages et pour maintenir les plantes plus longtemps avant le repiquage.

Le terreau « fin » de semis

Ensuite, nous choisissons un terreau de semis. Nous en trouvons des sacs prêts à l’emploi dans toutes les jardineries. Un terreau de semis est constitué de matières plus fines qu’un terreau de rempotage. Il est aussi moins enrichi en matières fertilisantes que ce dernier pour éviter qu’une salinité trop élevée ne perturbe la germination et la levée.

Le terreau universel est d’une solution intermédiaire. Nous pouvons partir de celui-ci et le tamiser pour ne garder que la fraction plus fine pour les semis. La fraction plus grossière servira pour les rempotages.

Le terreau est apporté dans la terrine ou la caissette. Il est tassé et nivelé jusqu’à un niveau d’au maximum 1 cm du bord supérieur. À l’aide d’un bâtonnet ou d’une grille aux dimensions adaptées, nous traçons les lignes ou emplacements de dépôt des graines. Ensuite, nous recouvrons d’un demi-centimètre de terreau.

Ce n’est pas une obligation, mais nous pouvons aussi recouvrir le tout d’une fine couche de sable clair. Cette couche aidera à amortir les chocs des gouttelettes d’arrosage et apportera un peu de lest pour maintenir le terreau de couverture bien en contact avec le terreau du fond et les graines. Cette couche de sable réduit quelque peu les pertes d’eau par évaporation. Enfin, elle apporte une certaine réverbération de la lumière ce qui est favorable pour limiter la tendance des plantes à filer lorsque la lumière est insuffisante.

 Fabrication

maison

Nous pouvons fabriquer le terreau de semis nous-mêmes si les matériaux sont disponibles facilement sur place et à faible coût. Le résultat final dépend de la qualité des matériaux utilisés. De nombreuses recettes sont disponibles sur le web et dans les livres de jardinage.

Le principe est de mélanger plusieurs matériaux pour obtenir un terreau moyennement fertile et drainant. De la terre de jardin (fertilité) mélangée à du sable (texture) et de compost (fertilité, rétention en eau et structure) à raison de ½ et deux fois ¼ peut être une base. Il faudra tamiser les matières pour enlever les débris de racines, les cailloux, les matières incomplètement évoluées par le compostage. Ensuite, nous mélangeons les matières et les humidifions. Cette pratique est intéressante à essayer.

Sachons cependant que le mélange ne sera pas « pasteurisé » par le compostage. Il sera très vivant. Cela signifie qu’il contient aussi des semences de plantes sauvages viables qui ne sont pas nécessairement désirées dans notre terrine ou caissette de semis.

Arrosages quotidiens

Nous arrosons finement à la pomme d’arrosoir ou au pulvérisateur. Cette opération est très importante pour la réussite d’un semis, elle se fait chaque jour.

Tant que la graine était dans son emballage, elle était déshydratée et en attente pour le processus de germination. Quand elle est placée en conditions humides et à température favorable, elle commence sa germination. Ce processus ne peut pas revenir en arrière, du moins dans nos conditions pratiques de jardinage. Il s’agit d’apporter suffisamment d’eau mais pas trop ! C’est-à-dire ? Si nous partons d’un terreau qui a été humidifié lors du remplissage de la terrine ou de la caissette, nous pouvons considérer qu’il peut perdre 10 % de son volume en eau entre deux arrosages, par consommation et par évaporation. Bien entendu, les arrosages compensent ces pertes.

En couvrant la terrine par un voile de forçage ou un plastique perforé, nous limitons les pertes par évaporation. Un carton peut convenir aussi, mais il sera enlevé dès le début de la levée des plantes alors que le voile peut rester en place plus longtemps.

L’eau permet un certain ajustement de la température dans le terreau. L’eau tiédie apporte de la chaleur, l’eau froide a un effet rafraîchissant.

Une serre…

Si nous disposons d’une serre, nous pouvons profiter d’une bonne luminosité.

Dans la journée, il peut faire chaud, et même très chaud si l’aération est insuffisante. Et la nuit, il ne fait guère plus chaud qu’en plein air.

L’aération est la première des techniques pour tempérer les variations quotidiennes de température. Dès que les rayons du soleil arrivent sur les vitres ou le plastique de la serre, la température s’élève rapidement. Si nous ne sommes pas présents pour aérer, les températures risquent de rapidement dépasser l’optimum pour les plantes. Puisque, sans chauffage, les températures nocturnes ne sont pas très différentes dans la serre et à l’extérieur, n’hésitons pas à laisser des fenêtres d’aérations ouvertes en permanence dès la mi-mars.

Une réserve d’eau à l’intérieur de la serre permet une certaine temporisation des variations de température de nuit et de jour.

… ou une couche

Dans les couches, le principe est le même. Aérons bien le jour, refermons bien la nuit. S’il est impossible d’intervenir pour aérer le matin, mieux vaut laisser de l’ouverture en permanence.

Un simple coffre protégé des vents du Nord par une haie ou un mur permet de gagner un peu de température. Cela peut suffire pour produire des plantes aux exigences moyennes, comme les laitues par exemple.

Un tapis chauffant

Les tapis chauffants ou les câbles chauffants sont bien pratiques pour les premiers semis de mars et d’avril. Reliés à un thermostat, ils évitent bien des déboires par températures trop basses la nuit ou même de gel (comme le 19 avril dernier par exemple). Nous réglons le thermostat pour qu’il permette un apport de chaleur quand la température descend sous la consigne. Pour la laitue, nous réglons à 12 ou 14ºC, 15 ou 17 ºC pour le basilic, le céleri-rave, le concombre, le cornichon ou la courgette, 18 ou 20 ºC pour la tomate ou le poivron, 24ºC pour l’aubergine.

Le drainage

Que ce soit dans une caissette, une terrine, une serre, un coffre ou une couche, nous devrons prévoir des arrosages. Cela signifie que nous pouvons avoir des excès d’eau aussi, par excès d’apports, ou par excès de pluie. Un drainage est donc impératif pour que le terreau puisse se ressuyer et que les radicelles ne soient pas asphyxiées.

Et après la levée ?

Quand les plantules ont complètement étalé leurs cotylédons et à l’apparition de la première vraie feuille ou la première paire de vraies feuilles, nous pourrons procéder au repiquage en mottes pressées ou en godets. Les espaces nécessaires seront alors plus grands, mais la saison avançant, les températures remonteront et les besoins de protection et d’apport de chaleur seront moins nécessaires. Nous y reviendrons dans un prochain numéro.

F.

La Une

Lutte finale

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