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Les prix des laitières en hausse

Les prix des vaches de réforme sont globalement en hausse en Europe après deux années de bas niveaux. La rétention des vaches soutient les cours en Allemagne. Les prix polonais profitent de l’appréciation du zloty. La demande pour la viande transformée soutient les cours irlandais. Les prix français, traditionnellement les plus élevés, ont toutefois du mal à se relever, de même que les prix néerlandais qui repassent sous les prix polonais.

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En Allemagne, les réformes restent particulièrement modérées. Sur les 8 premières semaines de l’année, les abattages de vaches ont enregistré un net repli (-5 % par rapport à 2017 et -9 % par rapport à 2016). Les prix des vaches de réforme sont donc à la hausse.

Fin février, la vache R allemande cotait 3,28 €/kg de carcasse (+8 % vis-à-vis de 2017 ; +9 % vis-à-vis de 2016), la vache O 3,07 €/kg (+9 % comparativement 2017 et +10 % à 2016) et la vache P 2,48 €/kg (+14 % par rapport à 2017 ; +16 % par rapport à 2016).

La restructuration continue en Pologne

En Pologne, la restructuration laitière se poursuit, et avec elle les nombreuses réformes de vaches. En 2017, 600.000 vaches ont été abattues (+3 % par rapport à 2016 ; +13 % comparativement à 2015), alors même que le cheptel était stable en début d’année par rapport à 2016, et en baisse par rapport aux années précédentes. Ceci signifie que le taux de réforme s’accélère d’année en année au fur et à mesure que les éleveurs se professionnalisent.

L’année 2018 démarre avec un cheptel de vaches en hausse (+23.000 vaches laitières et + 14.000 vaches allaitantes), le renouvellement ayant été important. Ceci devrait conduire à une nouvelle hausse des abattages de vaches en 2018 si le taux de réforme se maintient ou continue de s’accélérer.

Les cotations des vaches polonaises continuent de se rapprocher de leurs homologues européennes. Non seulement le zloty s’est légèrement renforcé ces derniers mois, mais la viande polonaise est aussi de mieux en mieux valorisée sur les marchés de l’Europe de l’Ouest. La vache O polonaise cotait 2,98 €/kg de carcasse fin février (+14 % par rapport à 2016 ; +22 % vis-à-vis de 2015).

Irlande : le cours des vaches soutenu

Malgré une offre abondante, les prix des vaches se tiennent particulièrement bien en Irlande, grâce à la demande croissante pour la viande de transformation. La cotation de la vache O y est plus élevée qu’en France depuis plus de 3 mois et atteignait 3,24 €/kg de carcasse fin février (+8 % par rapport à 2017 ; +6 % vis-à-vis de 2016). Celle de la vache R3 se tenait bien également, à 3,46 €/kg (+6 % en regard à 2017 et +5 % par rapport à 2016). Tout début mars, les perturbations d’approvisionnement des abattoirs liées à la neige (tempête Emma) ont momentanément dopé les prix.

Sur les 8 premières semaines de l’année, le nombre de bovins abattus en Irlande a dépassé de 2 % celui de 2017. Les abattages de vaches sont particulièrement dynamiques (+1 % vis-à-vis de 2017 et +16 % par rapport à 2016). Ceci s’explique par la croissance du cheptel, qui a encore gagné 48.000 vaches laitières et perdu seulement 24.000 vaches allaitantes en 2017. L’Irlande comptait ainsi 1,343 million de vaches laitières et 1,018 million de vaches allaitantes.

Pays-Bas : la problématique phosphate persiste

Aux Pays-Bas, le « plan phosphate » a conduit à des abattages massifs de vaches en 2017 (+73.000 têtes, soit +14 % en regard à 2016) et à une baisse marquée du cheptel de vaches laitières (-129.000 têtes en un an), retombé à 1,665 million de têtes en décembre 2017. La baisse réelle du cheptel pourrait toutefois être moins marquée, le gouvernement ayant mis en lumière une fraude dans plus de 2.000 élevages qui n’ont pas déclaré le 1er vêlage d’une partie des génisses afin qu’elles ne soient pas comptabilisées comme vaches. D’autres fraudes ont été constatées : un système organisé à grande échelle de falsification des exportations de lisier d’une part, et d’autre part l’utilisation sur les fermes de complémentation en phosphate contrecarrant les bénéfices attribués à la réduction des teneurs en phosphates des aliments du bétail… Autant d’éléments qui pourraient conduire à la non-reconduction de la dérogation à la directive Nitrate et contraindre les Néerlandais à réduire drastiquement leur cheptel ou à traiter à grande échelle les déjections et à trouver des débouchés aux engrais ainsi produits.

Sur les 8 premières semaines de 2018, les abattages néerlandais de gros bovins ont été relativement dynamiques, bien qu’inférieurs au très haut niveau de l’an dernier (+12 % par rapport à 2016 ; -15 % vis-à-vis de 2017). Les prix des vaches de réforme restent sous les prix polonais malgré la belle remontée enclenchée l’an dernier. La vache O néerlandaise cotait 2,90 €/kg de carcasse fin février (+17 % par rapport à 2017 ; +8 % vis-à-vis de 2016).

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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