Accueil Archive

Bio-fertilité, je vous aime !

Temps de lecture : 3 min

L’autre jour, nous discutions entre amis sur le sens des mots… qui changent de sens !

Ainsi par exemple du mot « pesticide ». Quand il n’existait pas de PPP (ce nouvel acronyme qui signifie Produit de Protection des Plantes), les parasites qui détruisaient les cultures étaient perçus comme la peste, ce genre de fléau contre lequel on ne pouvait rien faire.

Quand des remèdes sont apparus pour combattre et vaincre la peste, on les a salués et glorifiés avec ce beau nom de pesticide, le produit qui tue la peste. Aujourd’hui, c’est devenu un gros mot qui lui-même apporterait la peste.

Pareil pour tout ce qui est chimique. Après avoir longtemps cru au divin ou à la sorcellerie pour expliquer des phénomènes apparemment surnaturels, la science, et notamment la chimie, a permis d’expliquer comment les corps (atomes et molécules) se forment et se déforment naturellement selon les conditions de chaleur et de pression auxquelles ils sont soumis.

Cela se fait pour notre plus grand plaisir en cuisine et pour notre grand malheur en agriculture. Il ne faut pourtant pas être « docteur honoris causa » pour comprendre qu’en matière de plantes et de sols, tout est lié aux lois de la chimie, de la physique et de la biologie.

Et pourtant, certains ne voient de salut que dans le mot « biologique » et qualifient de « chimique » tout ce qui n’est pas labellisé « sans » quelque chose du style engrais, phytos, machin génétique, bref tout ce qui rime avec diabolique.

Du « manger et boire » biologique, on est passé aux magasins biologiques, aux plastics biologiques, aux maisons biologiques, aux voyages biologiques et maintenant au Roundup biologique. Il y a même aujourd’hui une semaine biologique en Wallonie et… des armes biologiques en Syrie.

Ne soyons pas sarcastiques et saluons le sens nouveau mais positif donné à ce terme qui met la vie en valeur. Un sol vivant, par nature, est biologique. Et pourtant, d’aucuns diront, parlant à l’ensemble des agriculteurs : « Vos sols sont morts ».

Comment le savoir ? Regardons ce que fournit un sol naturellement, spontanément, tout seul en fait. Un hectare de forêt, dans nos régions peut produire en bois et en feuilles, chaque saison, 5 à 6 tonnes de matières sèches. Au XIXe siècle, un hectare de céréales produisait deux tonnes de grains et 4 tonnes de paille.

Et aujourd’hui, en agriculture dite « conventionnelle » dont les sols seraient morts ? J’ouvre le Livre Blanc et je regarde dans les essais ce que produit le « témoin sans azote », quand la culture ne dispose que des fournitures naturelles et spontanées de l’année 2017. Je lis qu’à Gembloux, le rendement /ha est de 64 qx en froment, 80 qx en escourgeon, auxquels il faut ajouter 50 % de paille.

Cela s’appelle de la BIO-fertilité.

Un agronome distingué me faisait remarquer que le terme exact est « Phyto-disponibilité », en l’occurrence : ce qui est disponible pour les plantes. Peut-être mais avec le mot « phyto », aujourd’hui, on se fait des ennemis. Avec le mot BIO, dans son sens devenu naturel, tout devient merveilleux.

Alors vive la Bio-fertilité qui démontre à quel point notre agriculture raisonnée favorise la vie dans nos sols et les rend plus fertiles que jamais !

JMP

La Une

Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs