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FMC fait son entrée

en Belgique

Entièrement consacrée à la protection des plantes,

la société FMC – 5e acteur mondial – s’affiche en direct

sur le marché belge, sous l’entité FMC Belgique,

basée à Braine-l’Alleud. Objectif : donner de la visibilité

à l’entreprise et à sa large gamme de produits !

Temps de lecture : 6 min

L’histoire de cette société remonte à la fin du XIXe siècle à San José, ville de la côte ouest dans l’État nord-américain de Californie. Elle s’appelait alors Bean Spray Pump Company du nom de son fondateur, John Bean. À l’origine, l’entreprise produisait des pompes de pulvérisation à destination des agriculteurs. En 1928, la société est introduite en bourse de San Francisco et devient officiellement la Food Machinery Corporation, plus communément appelée, FMC Corporation. En 1943, celle-ci fait son entrée sur le marché des produits chimiques en acquérant la société Niagara Spraver & Chemical Co.

Bien des années plus tard, en 2001, l’entreprise américaine se sépare de ses activités de production de machines pour se consacrer exclusivement à la protection des cultures.

Deux tournants majeurs

La société acquiert en 2015 Cheminova, l’unique composante d’Auriga Industries, une entreprise phytopharmaceutique danoise, surtout présente en Europe. « Cet investissement marque une première étape importante dans l’histoire de FMC qui jusqu’alors n’était pas directement présent en Europe, mais y commercialisait ses produits via des distributeurs », note Olivier Ryckeboer, manager de la toute récente entité FMC Belgium.

Une deuxième étape majeure intervient en 2017, lorsque l’entreprise acquiert une grande partie de l’activité internationale de protection des cultures de la société DuPont, à la suite de la fusion des activités agricoles de celle-ci avec celles de Dow en septembre 2017. Des cessions ont en effet été exigées par la Commission européenne dans le cadre de la régulation de la concurrence découlant de cette fusion.

Concrètement FMC rachète à DuPont l’ensemble de son portefeuille des herbicides sulfonylurées, une grande partie des insecticides et le pipeline « recherche et développement » et son organisation, à l’exception du traitement des semences et des nématicides.

« Cette opération propulse FMC au 5e rang mondial parmi les groupes dédiés à la protection des cultures au plan mondial. Nous disposons – et commercialisons – désormais d’un portefeuille élargi de produits phares, d’un pipeline étoffé de technologies en développement et d’une organisation R&D très performante », poursuit Olivier Ryckeboer.

En termes de personnel, 2.000 salariés de DuPont environ rejoignent FMC. Ce mouvement concerne également les centres de recherche et développement de DuPont dont celui basé à Nambsheim en Alsace.

« Aujourd’hui, l’entreprise génère un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards de dollars, emploie plus de 6.500 personnes et est active dans plus de 70 pays à travers le monde. Nous comptons accroître notre présence sur le marché par le biais de l’innovation, avec l’ambition à 5 ans d’accroître le chiffre d’affaires de près de 50 %, à 5,5-6 milliards de dollars, soit une croissance deux fois supérieure à celle du marché. »

Au plan mondial, l’entreprise compte 23 sites consacrés à la recherche et développement répartis entre l’Europe, le continent américain et l’Asie, de même que 26 sites dévolus à la production.

Naissance de FMC Belgium

La création d’une entité en Belgique est une nouvelle étape dans l’histoire de la société américaine, avec un objectif clair : développer la gamme d’herbicides et insecticides sur les marchés des grandes cultures, mais également des cultures légumières et de l’arboriculture.

Cette stratégie s’accompagne d’un changement de mode de distribution des produits de la gamme FMC – qui jusqu’ici étaient distribués par Belchim – et DuPont, avec la mise en place d’une structure pour la vente progressivement exclusive par l’équipe FMC Belgique auprès des distributeurs. « L’objectif maintenant est d’affirmer le nom de l’entreprise encore méconnu dans notre pays par une présence visible et directe sur les marchés pour lesquels nous apportons des produits par contre souvent déjà très connus », indique Ellen Deleye, responsable des ventes pour le nord du pays. Et de poursuivre : « nous souhaitons développer les relations avec nos clients distributeurs et agriculteurs, par la mise en place d’une nouvelle organisation, et apporter l’encadrement technique que requiert le bon usage de nos produits ».

Au sein de la gamme herbicide, Ellen Deleye cite les produits les plus importants :

– sulfonylurées en céréales : Allié, Harmony, Omnera ;

– sulfonylurées en betteraves : Safari, Safari Duo Active ;

– sulfonylurée en prairies : Harmony Pasture ;

– Spotlight Plus, Novitron, Stallion, Toutatis, Centium, en pomme de terre ;

– Venzar pour les betteraves et d’autres cultures ;

– Successor en maïs ;

– Altiplano et Quantum Power en colza ;

– Beflex en cultures céréalières.

Quant aux insecticides, on trouve comprend notamment Benevia, Coragen, Exirel, Steward, Verimark et Altacor.

Des solutions alternatives en réponse aux nouveaux défis

Responsable technique de la nouvelle structure, Yves Decroos met en évidence une série de défis actuels pour lesquels FMC Belgique dispose de produits « de nature à constituer des solutions alternatives ».

Et de commencer par le désherbage des betteraves qui va devoir évoluer fortement à l’avenir, avec la fin programmée de l’emploi du chloridazon et de l’Avadex, les réductions de doses du metamitron, les menaces sur l’usage du desmedipham, la présence significative de chénopodes résistants au metamitron… « Nous disposons pour cela de produits qui pourront jouer un rôle plus important à l’avenir : Safari, Safari DuoActive, Centium et Venzar 500 SC ».

En céréales également, poursuit Yves Decroos, des adventices résistantes du côté des vulpin, coquelicot, jouet du vent, matricaire camomille, voire mouron posent de gros problèmes. Or, le nombre de produits disponibles est également en régression. L’emploi de la flurtamone et du quinoxyfen, par exemple, n’est plus autorisé que jusqu’au 27 mars 2020. L’avenir du flufenacet et du DFF en termes de quantités admises est aussi incertain. « Un herbicide comme le Beflex (500 g/l de beflubutamide) à mode de pénétration racinaire révèle toute son efficacité contre les jouets du vent résistants aux sulfolylurées et les coquelicots notamment, en traitement automnal, associé à une dose réduite (anticipative de ce que pourrait réserver l’avenir) de flufenacet. »

Les agriculteurs vont devoir modifier leurs approches herbicides également pour les cultures de pommes de terre et légumes, avec de situations problématiques à résoudre en raison de l’érosion des possibilités de lutte. « Sur le plan insecticide, Coragen est très efficace pour lutter contre le doryphore, tout en épargnant les insectes auxiliaires », relève encore Yves Decroos.

Pour le défanage des pommes de terre, 2019 est la dernière année d’autorisation du diquat. Comment fera-t-on l’an prochain ? Beaucoup d’essais sont en cours pour trouver des alternatives. FMC commercialise le Spotlight Plus très efficace lorsque le produit atteint les tiges sur une végétation en cours de sénescence.

Et de citer encore, parmi d’autres, la culture de colza, pour laquelle le Steward 30WG (indoxacarb) fait partie des insecticides ayant encore une action sur méligèthes.

Propos recueillis par M. de N.

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