Révision des triazoles
La plupart des triazoles (sauf le cyproconazole) devaient arriver à expiration entre le 30 avril et le 31 août 2019, mais l’évaluation des dossiers par la Commission européenne a pris beaucoup plus de temps que prévu de sorte que les dates d’expiration de ces molécules ont été repoussées d’un an (tableau).
Le propiconazole, c’est fini !
Le premier triazole à avoir été révisé est le propiconazole. Le 28 novembre 2018, le non-renouvellement de l’autorisation de cette molécule a
Comme indiqué ci-avant, en ce qui concerne le metconazole, le prothioconazole, l’époxiconazole, le tébuconazole, les dates d’expiration initialement en 2919 ont été reportées en 2020, vu le retard pris par l’évaluation de ces dossiers. Le report pourrait même courir jusqu’en 2021 !
Epoxiconazole : dernière saison d’utilisation en France, en accord avec Basf
L’Anses (Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a devancé le processus européen d’évaluation des dossiers. Elle a conclu que l’epoxiconazole est bien un perturbateur endocrinien risquant de nuire de manière non négligeable à la santé des personnes exposées à celui-ci. Elle a donc décidé, d’un commun accord avec Basf, de retirer du marché français toutes les formulations contenant cette molécule. Septante-six produits au total sont concernés et ne pourront plus être utilisés à partir du 30 juillet de cette année sur le territoire français.
Les produits à base d’epoxiconazole demeurent autorisés en Belgique.
Révision des LMR du prochloraz et adaptation de ses usages
Concernant le prochloraz – qui est un imidazole –, tout comme les triazoles, le dossier en vue du renouvellement de son homologation doit être soumis au plus tard le 30 juin 2021. Si tel n’est pas le cas, la date d’expiration provisoire de son utilisation est fixée au 31 décembre 2023.
Entre-temps, suite à l’avis de l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (identification de risques pour la santé des consommateurs), la Commission européenne a quelque peu revu les limites maximales de résidus (MMR) de cette substance active en décembre dernier, provoquant des modifications d’usage des produits comprenant ladite molécule.
Concrètement, les modifications d’usage concernent les produits suivants : Ampera, Bumper P, Kantik, Mirage 450 ECNA, Propiraz EC et le Sportak EW.
Afin d’éviter le dépassement des nouvelles LMR du prochloraz :
– tous les produits cités ci-avant ne peuvent désormais plus être appliqués en orge tant d’hiver que de printemps ;
– un délai de 14 jours doit être respecté entre deux applications d’Ampera en froment, seigle et triticale ;
– le Mirage 450 ECNA et le Sportak EW ne peuvent désormais plus être utilisés en avoine d’hiver ;
– le Mirage 450 ECNA et le Propiraz EC ne peuvent plus être utilisés en betterave sucrière et fourragère.
Pour tous les autres usages autorisés, aucune modification n’est à signaler.
Le fenpropimorphe : encore deux saisons et puis stop !
Dans le cas du fenpropimorphe, la firme détentrice de son homologation a décidé de ne pas défendre la substance active et donc de ne pas déposer de nouveau dossier d’agréation pour cette dernière.
En pratique, l’approbation du fenpropimorphe au niveau européen est donc maintenant expirée. Les autorisations pour les produits phytopharmaceutiques suivants sont retirées : Capalo, Corbel, Diamant, Opus Team et Palazzo. La mise sur le marché et le stockage par le détenteur sont encore autorisés jusqu’au 30 avril 2020. La mise sur le marché et le stockage par des revendeurs, conseillers agricoles… est encore permise jusqu’au 31 mars 2021. Enfin, l’utilisation de ces produits est encore autorisée jusqu’au 31 octobre 2021.
Fin d’agréation du chlorothalonil
Les raisons du non-renouvellement sont multiples, mais le manque d’information au niveau des points toxicologiques et écotoxicologiques du dossier ainsi que deux points importants des conclusions de l’Efsa et de la Commission européenne sont à mettre en avant :
– les métabolites du chlorothalonil, produits lors de la dégradation de la substance active dans l’environnement, pouvaient potentiellement se retrouver dans les eaux souterraines en quantité supérieure à la limite autorisée (> 0,1 µg/l), ce qui aurait pu induire des risques pour la faune des cours d’eau mais aussi pour les consommateurs exposés à cette eau contaminée ;
Conséquences pratiques
Cette année, il serait donc encore possible de traiter les cultures d’escourgeon au stade dernière feuille (39) avec ces produits. Ils pourront également être utilisés (sauf Bravo) en froment pour l’application en T1 (stade 2e nœud, 32).
