le Covid-19 et l’élevage
d’animaux de rente »
Les chercheurs du monde entier s’ac
Et si ce n’était pas le pangolin ?
De nombreuses questions… et peu de réponses
Aucun lien avec l’élevage intensif
L’agriculture, un modèle de biosécurité
L’agriculture endosse généralement le rôle de bouc émissaire, car les animaux sont souvent proches les uns des autres dans les élevages. Il est vrai que cela a posé problème à une certaine époque. « Les porcs, par exemple, étaient issus de plusieurs fermes puis rassemblés en une seule porcherie d’engraissement. Vous pouviez être sûr que des problèmes respiratoires, des diarrhées… se manifestaient deux ou trois jours après leur arrivée », explique Hans Nauwynck.
En matière de biosécurité, le secteur a énormément évolué. « Les éleveurs savent très bien comment travailler et ce qu’est la quarantaine. Lorsque de nouveaux animaux arrivent sur leur exploitation, ils sont isolés durant un certain temps et gardé sous observation. Ils ne rejoignent le troupeau qu’une fois tout risque écarté. La distanciation sociale est donc appliquée dans l’agriculture depuis un certain temps déjà. »
Certaines personnes estiment que ce que l’on préconise pour l’homme doit être transposé aux animaux. « Malheureusement, cela s’explique par leur manque de connaissance du monde agricole… Ils ne savent pas que beaucoup y est fait pour empêcher la propagation de bactéries et virus, développer de nouveaux vaccins et accroître le bien-être animal. »
Proximité et air libre, deux sources de risques
« Si Gaia proclame que tous les problèmes viraux et bactériens peuvent être attribués à l’agriculture intensive, alors c’est un lourd mensonge », poursuit-il. « Bien que j’apprécie beaucoup l’agriculture biologique, je peux affirmer que des problèmes viraux peuvent se manifester aussi bien en agriculture dite intensive que biologique. » D’un côté, la proximité entre les animaux peut être source de problèmes. De l’autre, les animaux sont davantage en plein air, ce qui favorise les contacts avec la faune sauvage et ses pathogènes.
L’agriculture « dans l’arrière-cour » est également pointée du doigt. « En Chine, il est fréquent que les familles élèvent quelques animaux, tels que des porcs, dans leur arrière-cour. Ces gens ne sont pas agriculteurs à proprement parler, mais travaillent souvent dans des fermes. » Une pratique que le virologue juge dangereuse. « C’est ainsi que la peste porcine africaine s’est répandue dans le pays et que l’élevage porcin y est, aujourd’hui, au plus mal. »
Des situations bien différentes…
Gaia souhaite que cessent les souffrances animales. « C’est normal et je le comprends parfaitement. Moi aussi je désire que cela s’arrête… Mais l’agriculture n’est pas la cible à viser. Le Covid-19 ou le Sras n’y trouvent pas leurs origines. »
Tout comme l’Ebola, dont le virus a également été propagé par des chauves-souris en Afrique. Celles-ci ont infecté des singes qui ont ensuite été tués et mangés par des chasseurs et leurs familles. À leur tour, ils se sont retrouvés infectés par l’agent pathogène.
« Le Sras, l’Ebola ou le Covid-19 se sont probablement propagés en raison de pratiques obscures ou malveillantes. Je suis d’accord avec Gaia sur le fait qu’il faut y mettre un terme. Cependant, j’ai du mal à comparer ce type de pratiques ou de situations avec des porcs, bovins ou volailles présentant des signes, respectivement, de peste porcine, de maladie de la vache folle et de grippe aviaire. Ce sont des situations tout à fait différentes ! » (NDLR : Hans Nauwynck fait ici référence à une publicité de Gaia parue dans plusieurs médias et sur lesquelles figurent un pangolin, une civette, une chauve-souris, un porc, une vache et une poule)
« Différentes dans le sens où, d’une part, la grippe aviaire est transmise directement par des oiseaux sauvages migrateurs aux volailles d’élevage et, d’autre part, la peste porcine est présente dans les populations de sangliers. Nos animaux de rente ne sont en rien responsables de l’apparition de ces maladies mais il faut néanmoins les en protéger, par diverses mesures de protection. La maladie de la vache folle trouve son origine dans une mauvaise préparation des farines animales, qui n’étaient plus assez chauffées que pour en éliminer les prions qu’elles contenaient éventuellement. Aujourd’hui, les pratiques ont changé. » Ce sont donc des situations bien différentes de celle que l’on connaît actuellement avec le Covid-19…
