de main-d’œuvre pour répondre à la demande »

Une attention accrue pour le producteur
Belgapom est là pour les transformateurs et les commerçants. Dans quelle mesure vos intérêts sont-ils alignés sur ceux des producteurs de pommes de terre ?
L’association n’a pas pour but de représenter les agriculteurs dans son travail de lobbying, mais il y a bien sûr un lien indirect, car nous dépendons les uns des autres. Il y a une quinzaine d’années, l’écart entre la culture et la transformation était beaucoup plus important, mais il diminue chaque année.
Alors que Belgapom se concentrait autrefois sur l’exploitation de nouveaux marchés et la promotion de la frite belge, l’approvisionnement et la culture de la pomme de terre sont devenus des préoccupations beaucoup plus importantes. Les défis auxquels les agriculteurs sont confrontés aujourd’hui – je pense aux exigences en matière de durabilité, à l’incertitude juridique, à la pression sur les terres agricoles, à la diminution des produits phytosanitaires… – ont tous un impact sur la motivation des producteurs et sur la taille et la qualité de la production. Cela impacte donc aussi nos activités. Le temps où les transformateurs de pommes de terre pouvaient imposer unilatéralement leurs exigences aux agriculteurs est révolu. Aujourd’hui nous défendons les mêmes intérêts.
Comment cette collaboration se traduit-elle dans la pratique ?
Le meilleur exemple est le plan d’action lisier en Flandre (mestactieplan-MAP), où l’agriculture, la nature et l’ensemble de la chaîne ont réussi à trouver un compromis. C’était une des premières fois que nous nous impliquions autant dans ce domaine. Nous regrettons qu’il y ait eu des jeux politiques par la suite, ce qui fait que le plan ne fonctionne pas toujours, mais cela prouve qu’on peut arriver à des solutions concrètes en collaborant. Même sans nouveau MAP, nous travaillons sur les bonnes pratiques du plan et les mettons en avant auprès de nos membres.
Le prix des pommes de terre est aussi un exemple du rapprochement entre les transformateurs et les producteurs. Ces prix ont augmenté pour couvrir les coûts de production, mais aussi parce que nous avons plus que jamais besoin de nos producteurs.
Y a-t-il néanmoins des points de désaccord entre Belgapom et les organisations agricoles ?
Oui et non. Les différents éventuels résident plutôt dans la vitesse à laquelle nous souhaitons aborder ou changer les choses. Nos membres ont une vision parfaite de la vitesse à laquelle la situation du marché évolue dans le monde entier et veulent voir le reste de la chaîne évoluer à la même vitesse. Ce sentiment d’urgence est naturellement moins fort pour les organisations agricoles, qui doivent fonder leurs opinions sur celles de 20.000 agriculteurs. Je le respecte, bien sûr, mais chez nous, les décisions peuvent être prises plus rapidement. L’histoire des nitrates et de la qualité de l’eau en est un bon exemple. En ce qui nous concerne, ces exigences en matière de durabilité peuvent immédiatement être intégrées dans un cahier des charges, de sorte que nous soyons certains que la qualité de l’eau soit effectivement fortement améliorée d’ici 2027.
Un marché en expansion
Les produits à base de pommes de terre représentent-ils toujours un marché en expansion ?
Absolument. Les frites et autres produits à base de pommes de terre font partie intégrante de chaque repas dans de nombreux pays. C’est plus populaire que jamais, car c’est bon marché, facile et en plus, on ne s’en lasse pas rapidement. Personnellement, je pense qu’on pourrait manger des frites tous les jours. Remplacez cela par des patates douces et vous obtenez quelque chose de complètement différent.
L’offre est également très variée. De la simple pomme de terre cuite aux purées fraîches, en passant par les frites surgelées ou les pommes de terre rissolées américaines, tout est possible. Nous constatons également que la restauration rapide gagne en popularité, surtout dans les pays où la prospérité augmente. La classe moyenne s’enrichit et les gens vont de plus en plus souvent au fast-food. Il y a encore beaucoup de potentiel inexploité. Nous traitons environ 7 millions de tonnes de pommes de terre dans notre pays, dont 4 millions de tonnes proviennent de la production belge.
Un besoin accru en pommes de terre pour la transformation
Agristo, Claerebout et Eco-frost construisent des nouvelles usines dans le nord de la France. Mais d’où viendront toutes ces pommes de terre ?
En effet, les transformateurs belges investissent massivement, en Belgique et à l’étranger. Le nord de la France est une région intéressante à plus d’un titre. La région est proche d’un grand port d’exportation, les marchés de vente de France et d’Europe du Sud y sont facilement accessibles, et le gouvernement français mène une politique favorable aux investissements des entreprises. Cela attire non seulement la transformation des pommes de terre, mais aussi d’autres entreprises, comme la socié
90 % de nos produits à base de pommes de terre sont destinés à l’étranger. Comprenez-vous que le secteur soit parfois critiqué à ce sujet ?
Durabilité et santé
