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Miser sur les prairies permanentes

et surstocker les fourrages

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Daniel Jacquet, conseiller technico-économique chez Elevéo a tenu à se montrer rassurant par rapport à l’impact du changement climatique dans les élevages. « Les méthodes actuelles fonctionnent toujours correctement. De plus, même une année de sécheresse peut rester productive, avec des fourrages de très bonne qualité. »

Le conseil de cet expert ? Ne surtout pas hésiter à surstocker ses fourrages. Ce surstockage dans les périodes propices permettra ainsi à l’éleveur de vivre les moments de météo plus difficile de manière sereine. « Il peut s’agir d’achats d’opportunité, en achetant à un autre endroit du fourrage à bon prix, ou d’accroître sa propre production en essayant de mieux valoriser certaines prairies ».

Au niveau des prairies justement, il est essentiel de ne pas sous-estimer l’importance de la première coupe. Si cette dernière a toujours été une étape cruciale, elle le sera encore davantage avec les changements climatiques. « Si on la rate, et qu’ensuite arrive une période de sécheresse, l’année sera très mal entamée… », poursuit-il. Il ajoute : « De manière générale, je pense qu’il faut la réaliser plus tôt, en avançant les épandages de lisiers, les entretiens de prairie... Bref, il faut adapter les pratiques en agissant comme si c’était la seule récolte annuelle, même si le but est d’en réaliser d’autres en saisissant toutes les opportunités lorsque l’herbe pousse ».

Au niveau de la mise au pré, Il faut s’attendre à ce que certaines périodes de pâturage soient interrompues, selon la météo. Comme dit précédemment, il faut, en effet, se montrer flexible. Par exemple, en cas de période sèche, l’animal devra recevoir un complément, il faut aussi limiter le temps sur les parcelles, et prêter attention à la hauteur de l’herbe pour ne pas dégrader les pâtures. « Mais la prairie permanente résiste relativement bien à la sécheresse vu la diversité des espèces qui y sont présentes », indique Daniel Jacquet, qui a d’ailleurs insisté sur l’importance des prairies permanentes, lesquelles sont les mieux adaptées aux changements de températures que nous pouvons déjà rencontrer. « Les espèces adaptées à la sécheresse, comme la luzerne, le dactyle, le méteil… possèdent une qualité alimentaire inférieure au ray-grass. Si l’on souhaite implanter une autre culture, ce qui va impliquer une charge de travail supplémentaire, il faut vraiment être certain que ça en vaille la peine ».

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