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Décarbonons nos assiettes!

Source de pollution, responsable du réchauffement climatique, consommatrice d’eau, de pesticides et de carburant… Ces arguments, dans la bouche de certains, suffisent à jeter l’opprobre sur notre agriculture, dont le rôle nourricier n’est pourtant plus à démontrer, surtout dans le contexte actuel.

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Si on ne peut bien sûr nier que notre agriculture a un impact sur l’environnement – qu’elle activité humaine n’en a pas ? –, qu’en est-il ailleurs dans le monde ?

Une étude américaine publiée dans la revue Nature Food, et récemment relayée auprès du grand public par nos confrères de la Rtbf, apporte quelques éléments de réponse à cette question. En effet, les auteurs de ladite étude ont calculé précisément l’impact de l’alimentation humaine sur le climat, en ce compris les productions terrestres, aquacoles et maritimes.

Parmi de nombreux enseignements, on y apprend notamment que la production de notre alimentation était responsable de 37 % des émissions de gaz à effet de serre relevées en 2017. Le secteur du transport, lui, affichait une valeur de 28 %.

En tenant compte des émissions de gaz à effet de serre, de l’utilisation de l’eau douce, des perturbations infligées aux habitats naturels et de phénomène de pollution, les chercheurs américains ont également mis en évidence le fait que cinq pays étaient responsables de près de la moitié de l’empreinte carbone de notre alimentation. Sont ainsi pointés du doigt : les États-Unis, le Brésil, l’Inde, la Chine et le Pakistan. Nulle trace donc de la Belgique ou de tout autre pays européen…

Ces résultats, favorables à notre agriculture, ne doivent néanmoins pas nous conduire à refréner nos efforts. Au contraire, ils peuvent constituer une source de motivation supplémentaire, pour réduire davantage encore l’impact de nos productions alimentaires sur notre environnement.

Ils doivent également être communiqués auprès des consommateurs, en faisant valoir le fait qu’ils ne proviennent ni du monde politique, ni des syndicats agricoles, ce qui ne peut que renforcer leur poids. Chaque citoyen disposerait ainsi, au moment de faire ses courses, d’un outil supplémentaire l’aidant à réduire le bilan carbone de son assiette tout en réfléchissant à l’impact « carbone » que peuvent avoir les différents aliments garnissant son cabas.

Il s’agit là d’un élément supplémentaire qu’il convient de promouvoir en vue de favoriser la consommation d’une alimentation produite localement, par nos agriculteurs, et dans le respect de l’environnement. Car personne ne peut nier que nos choix du quotidien influencent la santé de notre planète, aujourd’hui et demain.

J. Vandegoor

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