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Ruisseaux interdits au bétail: et les oies, rats, castors…?

Dorénavant, il est interdit aux fermiers de laisser le bétail s’abreuver aux ruisseaux et aux rivières. En cause, quelques bouses de vaches tombant malencontreusement dans le cours d’eaux quand elles boivent. Par contre, nos rivières sont envahies par les castors, rats musqués, ratons laveurs, oies de bernache… Pensez-vous que cette faune va sortir de l’eau pour satisfaire leurs besoins ? Et ce, toute l’année, alors que les vaches ne s’abreuvent qu’à la belle saison, quand il fait chaud.

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De plus, beaucoup de localités ne sont toujours pas raccordées à un réseau d’épuration ! Et là, c’est le tout à l’égout : déjections humaines, eaux usées de machines à laver et lave-vaisselles… Par rapport à toute cette pollution, quelques déjections animales ne représentent rien ! On peut se rappeler ici la fable de Jean de La Fontaine : « les animaux malades de la peste » dans laquelle « on cria haro sur le baudet, ce galeux d’où venait tout le mal, parce qu’il avait brouté une touffe d’herbe en un pré de moine passant ». Nos bovidés sont ainsi cloués au pilori pour le méthane qu’ils envoient dans l’atmosphère à chaque pet. Qu’est-ce que cela représente à côté des milliers d’avions qui sillonnent le ciel avec une consommation affolante de kérosène (très polluant et non-taxé)…

Dans leurs beaux discours, nos responsables politiques prônent l’agriculture familiale, le retour à la terre, les circuits courts… Mais, ils ne font pas grand-chose pour empêcher l’Administration de nous empoisonner la vie avec toujours plus de contraintes aberrantes.

Dans bien des villages, il n’y a plus un seul agriculteur. Si l’on continue dans cette voie, il n’y aura plus guère de repreneur. Mais peut-être serait-ce voulu ?

Henri Mernier

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Voix de la terre Attirés par ce titre aguicheur, peut-être avez-vous regardé ce 6 septembre «Investigation», sur RTBF ? Ce genre d'émission laisse toujours les téléspectateurs avertis sur leur faim. La problèmatique est développée dans les grandes lignes, et on devine des coupures ici et là, lors des interviews des acteurs de terrains. L'agriculture s'étale sur un vaste domaine, fort méconnu de toute évidence. Sans doute était-il trop fastidieux d'expliquer en détail les subtilités d'un bail à ferme ou d'un contrat de culture, par exemple ; trop rébarbatif et compliqué de démonter les arcanes de ces puissantes sociétés de gestion agricole, de quelle manière éhontée elles captent nos indemnités PAC sans trop émouvoir nos politiciens. On devine le côté téléguidé et simplifié de l'enquête, menée par des journalistes aux idées préconçues, étrangers à notre métier, pas du tout imprégnés par la mentalité paysanne et qui jettent allègrement le bébé avec l'eau du bain.
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