Plus aucun foyer de dermatose nodulaire contagieuse en France
La France ne compte plus aucun foyer actif de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a annoncé le ministre français de l’Agriculture, sur X, le 29 août, espérant une éradication rapide de la maladie. Autrement dit, l’ensemble des lots de bovins présents dans les 77 foyers ont été abattus.

La fin des abattages sanitaires permet d’ouvrir un nouveau chapitre et d’envisager la suite : en vertu de la réglementation européenne, l’administration pourra lever la zone réglementée – et les interdictions de mouvements qui s’y appliquent – 45 jours après l’extinction du dernier foyer. L’acquisition du statut « indemne » (condition pour exporter en provenance de la zone réglementée) interviendra, elle, au bout de 14 mois.
Plus de 1.700 abattages
La dermatose nodulaire contagieuse est apparue en France le 29 juin, dans un élevage de Savoie. Cette maladie virale qui n’affecte pas l’homme est transmise par les piqûres d’insectes hématophages (taons, stomoxes). Si l’épizootie ne redémarre pas, elle aura été limitée à 77 foyers, dans 45 élevages de Savoie, Haute-Savoie et de l’Ain. Plus de 1.700 bovins ont été euthanasiés (sur un total de 263.000 dans la zone réglementée).
Au 28 août, les services de l’État avaient indemnisé 42 propriétaires d’animaux pour un total de 2,4 millions d’euros, selon le ministère.
La stratégie de lutte, mêlant biosécurité (restriction de mouvements), abattages des lots infectés et vaccination, a donc porté ses fruits.
La Corse se montre inquiète
La prochaine étape se joue désormais en Corse. La campagne de vaccination obligatoire des quelque 39.000 bovins de l’Île de beauté a démarré le 1er septembre. Cette mesure préventive – la Corse ne compte aucun foyer – était réclamée par les professionnels en raison de la proximité avec la Sardaigne, qui compte 53 foyers. C’est dans l’île italienne qu’a été détecté le premier cas européen fin juin, et la vaccination y est moins avancée que dans l’Hexagone : environ 40 %, contre 90 % dans la zone réglementée autour des foyers français, selon le ministère.
Autre motif de préoccupation : « il y a de nombreuses liaisons maritimes entre la Corse et la Sardaigne », rappelle le ministère de l’agriculture, soit autant de risques de véhiculer les insectes vecteurs de la DNC. Les éleveurs corses sont d’autant plus inquiets qu’ils disposent d’un précieux patrimoine génétique (races locales), qui serait menacé par les abattages massifs en cas d’infection.