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Un centre de tri et d’exportation qui fait voyager 50.000 bovins par an

Sicarev est une coopérative qui compte plus de 8.000 éleveurs bovins et ovins. Créée en 1962, son objectif est de maîtriser l’ensemble de la filière, depuis l’élevage jusqu’à la transformation des produits et leur commercialisation. Dans ce cadre, elle détient un centre de tri et d’exportation qui brasse environ 50.000 bêtes chaque année.

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Basé à Champs, soit à une heure de route de Clermont-Ferrand, ce centre de tri et d’exportation s’occupe, tout d’abord, d’aller chercher les animaux directement en ferme. Une fois arrivés sur le site, ces derniers sont déchargés, pesés et réidentifiés avec un numéro interne à Sicarev Coop. Ensuite, les bovins sont placés dans des lots distincts selon leur poids, leur sexe, leur race et leur âge.

Chaque année, ce sont ainsi 20.000 bêtes destinées directement à la production de viande qui passent par ce lieu. Ces dernières n’y restent que cinq heures. Bref, il s’agit d’un transit afin de constituer un groupe, puis de partir vers l’un des deux abattoirs avec lesquels travaille la structure, situés à deux heures de trajet.

Puis, il y a les bovins qui seront vendus sur le marché français ou exportés. Ces bêtes restent au centre deux jours et demi. Il s’agit principalement de Charolais et de Limousin. « Les principaux pays où ils sont envoyés sont l’Italie et l’Espagne. Toutefois, c’est le cas pour notre structure. Pour d’autres, il peut s’agir d’autres destinations, comme le Maroc. Chez nous, ils peuvent y être envoyés à partir de huit mois. Toutefois, nous avons un autre site, situé dans la Loire, spécialisé dans le veau laitier de huit jours », souligne Sébastien Moreau, le responsable. En effet, la région de la coopérative s’étend de Lille à Valence. Dès lors, chaque zone possède ses spécificités.

Un processus parfaitement rodé

Dans cette structure, les animaux reçoivent de l’eau, du foin et ont accès à des pierres de sel. Et tout le processus est parfaitement rodé. Tandis que nous visitons le centre le jeudi, Sébastien Moreau raconte que le soir les bâtiments seront vides. Puis, les lieux sont désinfectés et désinsectisés avant de réaccueillir des bêtes le lundi. Ensuite, c’est reparti pour un tour.

Bien entendu, le contexte sanitaire complique les choses. C’est surtout le cas pour l’export, avec des règles propres à chaque pays. Avant de partir, les animaux sont vus par un vétérinaire. S’ils sont destinés au marché français, ce sont les personnes du centre qui remarquent si l’une ou l’autre présente une pathologie et, le cas échéant, appellent le vétérinaire pour la soigner. « Néanmoins, c’est extrêmement rare. Une bête malade ne sera pas payée, notre but est qu’elles soient en bonne santé ».

Le site étant situé dans une zone à risque pour la MHE (maladie hémorragique épizootique), si les bovins sont envoyés vers une zone indemne, des tests PCR et des prises de sang devront être réalisés. « Nous avons également été très touchés par la fièvre catarrhale ovine. Pour l’IBR, tous nos élevages sont, heureusement, indemnes ».

Au fil du temps, l’endroit a également dû s’adapter au changement climatique. Récemment, des ventilateurs ont été installés dans les étables. En 2026, le centre sera muni de panneaux solaires. « Avec les derniers étés que l’on a eus, nous avons décidé de nous équiper », note à ce sujet le responsable.

Les bovins passent dès leur déchargement par ce couloir de contention, sont pesés,  puis sont triés en fonction de leur poids, de leur âge, de leur sexe et de leur race.
Les bovins passent dès leur déchargement par ce couloir de contention, sont pesés, puis sont triés en fonction de leur poids, de leur âge, de leur sexe et de leur race.

Plus de bien-être dans les transports

L’une des spécificités du centre est également de posséder sa propre flotte de camions, avec les règles que cela implique pour le bien-être animal. « Les camions sont désinfectés et désinsectisés quotidiennement, et nous avons les agréments nécessaires pour le transport animal. Il y a aussi l’objectif d’inspection par les services de l’État. Et, pour la route, il y a des limites de temps… Par exemple, les bovins envoyés en Grèce sont déchargés 24 h en Italie, où ils peuvent s’alimenter et se reposer avant de repartir », ajoute Sébastien Moreau.

Cela fait une vingtaine d’années qu’il travaille dans ce centre, où sont à pied d’œuvre une trentaine de personnes. Des techniciens aux employés administratifs, en passant par les chauffeurs, chacun a un rôle à jouer pour assurer le fonctionnement parfait de cette filière.

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