115 millions de tonnes en 2015
En 2015, la production mondiale de volaille s’est élevée à 114,8 millions de tonnes selon les estimations de la FAO. Elle devrait augmenter de 0,9 % en 2016 pour atteindre 115,8 millions de tonnes. Avec 35 % de la production mondiale, le continent asiatique est le premier producteur. La Chine, l’Inde, la Thaïlande et l’Indonésie sont les principaux acteurs.
L’Amérique du Nord, notamment les USA qui restent le premier producteur mondial, assure 21 % de la production mondiale. Après une année 2015 difficile en dinde suite à une forte épidémie d’influenza aviaire, la production américaine de dinde est en forte hausse en 2016 (+ 7,7 %) et celle de poulet augmenterait de 1,7 %.
L’Amérique du Sud, avec le Brésil comme principal acteur (troisième producteur mondial), contribue à 19 % de la production mondiale. Malgré une hausse des coûts de production en 2016 (augmentation du prix du maïs), la production brésilienne de volaille devrait augmenter de 3 % en 2016. Le Brésil devrait poursuivre sa conquête de nouveaux marchés à l’exportation. Il devrait aussi se substituer à d’autres fournisseurs comme les USA pour exporter vers la Chine et la Russie.
En Chine, la production devrait être fortement impactée en 2016 et 2017 (-5 %) car le pays a fermé ses frontières aux USA et à la France en 2015 en raison des épidémies d’influenza aviaire. Comme elle importe ses grands parentaux de ces pays, la Chine est aujourd’hui confrontée à un problème d’approvisionnement en génétique. Sa production future dépendra des choix du gouvernement sur une éventuelle levée des embargos.
Première viande consommée en 2024
Selon la FAO, la viande de volaille devrait devenir, en 2024, la première viande consommée dans le monde, dépassant ainsi la consommation de porc. La croissance de la consommation est généralisée mais la demande se renforcera surtout en Asie, au Moyen Orient, en Amérique centrale et du Sud et en Afrique du Sud. Comme ces pays ont une capacité de production insuffisante, ils feront appel aux principaux leaders sur le marché avicole, à savoir les USA, la Chine et le Brésil. Durant les 10 prochaines années, on prévoit ainsi une hausse de production annuelle de 1,4 % aux USA, 1,6 % en Chine et 2,2 %/an au Brésil (1er exportateur mondial). L’Union européenne devrait aussi accroître sa production de volaille à l’horizon 2025 avec une croissance de 0,5 % par an. Seuls le Brésil et les USA, les 2 acteurs majeurs à l’exportation qui représentent 60 % des exportations totales verront leur capacité d’exportation renforcée.
La Pologne, leader européen
En Europe, la filière avicole est la seule qui a vu sa consommation augmenter ces 10 dernières années, même si la consommation de viande porcine semble redémarrer ces 2 dernières années. La consommation de viande bovine et ovine est par contre en recul depuis 1995.
En 2015, la production de viande de volaille s’élevait à 13,8 millions de tonnes, dont 10 % furent exportés. Avec 1,37 million de tonnes exportées en 2015 et 851.140 tonnes importées, l’Union Européenne est excédentaire en volume. En valeur les exportations s’élèvent à 1,6 milliard d’euros et les importations à 2,3 milliards d’euros. L’UE est ainsi déficitaire (710 millions d’euros) car on exporte des produits peu valorisés comme des poulets entiers ou découpés congelés vers le Moyen Orient alors qu’on importe des produits à haute valeur ajoutée comme des préparations ou des filets saumurés venant du Brésil et de Thaïlande ou encore des découpes fraîches (filet de poulet) venant d’Ukraine. La Pologne a su s’imposer comme le leader de la production européenne avec plus de 2 millions de tonnes produites en 2015. Avec des coûts d’aliment, des poussins et de la main-d’œuvre peu élevés par rapport à ses voisins européens, sa production est très dynamique. Elle est ainsi le premier exportateur européen net de volaille (+1,1 million de tonnes).
L’Ukraine, nouveau concurrent ?
Avec une production de 1,15 million de tonnes de volaille, équivalente à la production française, l’Ukraine serait-elle la nouvelle menace aux portes de l’UE ? En quelques années, elle est devenue le 3e fournisseur de l’UE en volailles, derrière le Brésil et la Thaïlande. En 2016, on prévoit une augmentation de la production avicole ukrainienne de 4 à 7 % selon les sources. Les coûts de production y sont très faibles, proches de ceux du Brésil. C’est notamment dû aux coûts d’alimentation bas, à l’intégration verticale du secteur et au coût de la main-d’œuvre, le salaire mensuel moyen étant de 190 euros.
Malgré la crise économique et les conflits géopolitiques, l’Ukraine a continué à développer ses exportations vers l’UE, pour compenser la perte des exportations vers la Russie et les pays membres de la CEI qui représentait 60 % des débouchés ukrainiens en 2013. Absente du marché communautaire jusqu’en 2013, l’Ukraine a obtenu de l’UE en 2014 des contingents à droits nuls ; un contingent de 16.000 tonnes de carcasses et produits de découpes intégralement utilisés et un contingent de 20.000 tonnes de carcasses, utilisé à 22 % en 2015 et à 49 % sur les 9 premiers mois de 2016. Les quotas à droits nuls concédés par l’UE sont aujourd’hui considérés comme insuffisants par les acteurs ukrainiens qui demandent que leur quota de découpes soit porté à 100.000 tonnes. Environ 30 % des exportations ukrainiennes vers l’UE se font en frais contre 70 % en congelé.