Un processus simplifié,

et une indemnisation accélérée

Le décret relatif aux calamités agricoles a été adopté le 22 mars à l’unanimité par le Parlement de Wallonie. La Wallonie dispose désormais d’un texte adapté aux spécificités de son agriculture ainsi qu’à l’évolution des règlements européens, relève le ministre wallon de l’Agriculture. Le ministre Collin y voit « une réforme indispensable qui intègre deux objectifs majeurs : une simplification administrative globale ainsi qu’un processus accéléré dans le traitement des demandes ».

La 6e réforme de l’État a entériné le transfert de la compétence des calamités naturelles. Toutefois les principes généraux de la loi du 12 juillet 1976 demeurent d’actualité : la reconnaissance du caractère exceptionnel de la calamité, l’intervention solidaire et supplétive de la Région, ou encore les méthodes de calcul d’indemnisation. Les biens agricoles indemnisables restent similaires : les terres, les cultures, les récoltes ainsi que les animaux de rentes.

Pour être reconnue comme calamité agricole, l’événement doit présenter un caractère exceptionnel, ce qui suppose :

– un phénomène naturel de caractère ou d’intensité exceptionnels ou ;

– l’action massive et imprévisible d’organismes nuisibles ayant provoqué des destructions importantes et généralisées aux terres, cultures et récoltes ou ;

– la maladie ou l’intoxication de caractère exceptionnel ayant provoqué des pertes importantes et généralisées d’animaux utiles à l’agriculture (de manière supplétive à la compétence du fédéral car généralement l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, Afsca, intervient déjà).

À titre d’exemples, ont déjà été reconnues comme calamités agricoles les sécheresses, les pluies incessantes, les tempêtes, les inondations…

La reconnaissance

Le texte prévoit une procédure de reconnaissance (figure 1) de la calamité plus rapide, assortie de délais de rigueur afin d’être rapidement fixé sur l’existence ou non du caractère exceptionnel du phénomène.

L’Institut royal météorologique (Irm) sera consulté dès la connaissance des communes concernées et procédera à une analyse de la période de retour de 20 ans qu’en cas de gel, de pluies abondantes et persistantes et de sécheresse.

En cas de maladie ou d’organismes nuisibles, la vérification de la détection sur le territoire de la Wallonie se fera sur une période de 10 ans.

Dorénavant aussi, les membres des commissions communales de constat des dégâts seront connus dans les trois mois de l’installation du Collège communal. Des règles de fonctionnement seront instituées. L’ensemble des demandes sera centralisé et analysé par l’Administration régionale.

L’administration pourra dorénavant utiliser la base de données SIGeC (surface des parcelles, méthode pratiquée…) pour faciliter la gestion des dossiers de calamité.

Il faut compter 6 mois à partir de la survenance de la calamité pour aboutir à une reconnaissance, sauf dans le cas des cultures dont la perte doit être évaluée après la récolte.

L’indemnisation

La procédure d’indemnisation (figure 2) est également revue de manière à ce qu’une proposition soit faite par l’Administration au bénéficiaire. Ce dispositif évite au bénéficiaire de devoir introduire une demande endéans les 3 mois de la publication de l’arrêté de reconnaissance du Gouvernement.

Deux options s’ouvrent alors :

– le bénéficiaire accepte. La proposition de l’Administration vaut décision et la somme est liquidée ;

– le bénéficiaire refuse. Dans ce cas, le dossier peut être réexaminé par l’Administration. Si elle vient à confirmer sa proposition, un recours est possible. Le recours devant la Cour d’appel est supprimé et remplacé par le mécanisme de recours directement auprès du ministre.

Le direct

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