Accueil Archive

Optimisez cette interculture courte !

En zone vulnérable, le Plan de gestion durable de l’azote impose l’implantation d’une Cipan durant la période qui suit une culture de légumineuses récoltées avant le 1er août et qui précède une culture de froment. Ce couvert doit être semé avant le 1er septembre et pourra être détruit à partir du 1er octobre. Les légumineuses peuvent entrer dans sa composition, à condition qu’elles n’excèdent pas 50 % en poids des semences constituant le mélange.

Temps de lecture : 4 min

La mi-juin marque habituellement le démarrage de la récolte des légumineuses, à commencer par les pois de conserverie. Elles ont la particularité de fixer l’azote atmosphérique (jusqu’à 240 kg/ha) via leurs nodosités. Les protéagineux sont, par ailleurs, particulièrement riches en protéines. Lors de la récolte, les résidus de ces cultures et leur système racinaire libèrent une quantité importante d’azote dont une partie risque d’être entraînée vers les nappes souterraines si le sol reste nu avant la culture d’automne. Certaines pratiques permettent de gérer cet azote libéré et d’en maximiser la valorisation par la culture suivante.

Choix de l’assolement

Des études ont montré que certaines successions culturales sont particulièrement adaptées pour valoriser l’azote libéré après une légumineuse. Vu son implantation en fin d’été et sa croissance en automne, la culture de colza constitue un très bon moyen pour valoriser cet élément fertilisant. Certains légumes semés en été et nécessitant une fertilisation azotée élevée sont également intéressants dans ce cadre.

Si le sol reste nu plusieurs semaines après la récolte, les pertes en azote sont élevées. Un couvert implanté en interculture courte (avant le semis d’un froment d’hiver) constitue un excellent moyen pour recycler cet azote en le captant pour le restituer à la culture suivante. Il faut dès lors choisir une espèce qui assurera un prélèvement maximal sur une courte période tout en assurant une restitution optimale.

La date de semis : cruciale !

Le choix de la date d’implantation de ce couvert d’interculture courte revêt une grande importance. Cette date sera fonction de l’espèce choisie et de la production de biomasse espérée. Quelle que soit l’espèce semée, son efficacité à puiser l’azote dans le profil de sol varie en fonction de sa date d’implantation. À titre d’exemple, semé en juillet après la récolte d’un pois, le nyger (astéracée originaire d’Amérique du Sud) est à apte à prélever des quantités importantes de cet élément fertilisant, alors que pour un semis prévu fin août, il sera préférable de se tourner vers une moutarde.

Pour la phacélie, intermédiaire entre les deux espèces précitées, la période de semis favorable se situe de fin juillet à fin août. On veillera donc à respecter les dates de semis adaptées aux espèces choisies.

Si l’exploitation agricole est spécialisée dans la production de légumes, il faudra éviter les espèces et les variétés qui maintiennent ou développent l’inoculum de certaines maladies ou ravageurs.

Nouvel outil en ligne

Le module de choix de couverts développé par Protect’eau permet de trouver les espèces les plus adaptées à chaque situation : à consulter sur www.protecteau.be.

De faibles reliquats dans le profil…

Des essais pluriannuels ont montré que les couverts sont capables de prélever dans le sol jusqu’à 110 kilos d’azote par hectare en deux à trois mois de végétation. Les légumineuses pures (testées, mais non autorisées) sont significativement moins performantes à piéger le nitrate que les associations avec ou sans légumineuses. Dès la destruction des couverts, leur décomposition entraîne une libération d’azote qui est déjà significative deux mois après le semis du froment d’hiver. Les couverts associant des légumineuses (maximum 50 %) sont sensiblement plus rapides à ce niveau.

Évolution du reliquat d’azote minéral en fonction du type d’interculture implanté en juillet après récolte de pois et détruit en octobre avant le semis d’un froment d’hiver (moyennes mesurées de 2012 à 2016), UCL-Earth and Life Institute, Greenotec

… sans nuire au froment qui suit

S’il est bien mené, le couvert « classique » d’interculture courte du type moutarde, phacélie ou nyger, voire en mélange avec une légumineuse, ne porte pas préjudice au rendement du froment qui lui succède.

Par contre, l’utilisation de l’avoine « en solo » semble entraîner une légère réduction du potentiel de rendement du froment. L’introduction d’une légumineuse dans les mélanges composant le couvert améliore, en outre l’effet engrais vert de celui-ci en augmentant la proportion d’azote libérée dans le sol après sa destruction.

Une destruction adéquate

La destruction de cette interculture courte doit intervenir dès que les conditions sont favorables à partir du 1er octobre. Il convient de laisser le couvert se décomposer après incorporation au sol avant de semer la céréale.

En cas de labour, si la masse de « matière verte » est abondante, il est préférable de broyer ou de mulcher le couvert avant de labourer pour éviter d’enfouir en fond de raie de la matière organique fraiche ; cela pourrait en effet nuire au développement de la céréale.

Plus d’informations : www.protecteau.be.

La Une

La bière belge, un breuvage culte!

Conso Il y a plusieurs siècles déjà, Jules César aurait pu dire ceci : « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus… innovateurs ! »
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs