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Une relance relativement bonne en Europe

La production laitière se rétablit plus ou moins rapidement dans les trois principaux pays laitiers européens. Elle est vigoureuse dans la plupart des autres Etats membres, si bien que la relance de la collecte européenne pèse sur les marchés des commodités et se répercutera en 2018 sur le prix du lait.

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En France, la production laitière se redresse plus modérément depuis décembre. Elle aurait progressé de 3,5 % par rapport à 2016, après avoir bondi de 5 % durant les trois mois précédents. La collecte a ainsi presque égalé le bon niveau de décembre 2015, se situant à mi-chemin entre les niveaux 2014 et 2016. Sur l’année 2017, la collecte cumulée a presque égalé le niveau de 2016, mais demeure encore 3,2 % sous le volume record atteint en 2015.

Durant l’automne, les éleveurs ont valorisé des fourrages plus abondants et plus qualitatifs. D’un côté, la pousse de l’herbe a été très excédentaire en octobre dans toute la France à l’exception du quart Sud Est, du Sud des Pays de la Loire et du Nord de l’Auvergne. De l’autre, les ensilages de maïs fourrage sont plus abondants et de meilleure qualité que ceux récoltés en 2016. De plus, l’amélioration des trésoreries, suite à la remontée du prix du lait, incite les éleveurs à distribuer davantage d’aliments concentrés.

La collecte européenne bien relancée

La production laitière européenne a retrouvé de la vigueur depuis le printemps dernier. Au 2nd semestre 2017, elle surpasse son niveau record de 2015 grâce à un rebond de 4,3 % par rapport à 2016 au 4e trimestre 2017. Ainsi, la collecte annuelle progresserait de 1,4 % vis-à-vis de 2016 (+2,2 millions de tonnes), à 154,7 millions de tonnes de lait.

La collecte est en hausse sensible par rapport à 2016 dans l’ensemble des Etats membres à l’exception de pays très secondaires dans le paysage laitier (Grèce, Hongrie, Malte). Le dynamisme laitier sur l’ensemble de l’année est toutefois contrasté.

Certains pays poursuivent une solide dynamique laitière : la croissance de leur production n’avait pas ou peu fléchi durant la crise laitière. En 2017 leur collecte annuelle a fortement progressé d’une année sur l’autre. Ainsi l’Italie, la Pologne, l’Espagne, l’Irlande, le Danemark et la Belgique ont battu leur précédent record de 2016.

En revanche, la France, l’Allemagne, et le Royaume-Uni, les 3 plus gros producteurs laitiers de l’UE, n’ont pas retrouvé les collectes records atteintes en 2015, après avoir subi un fort ralenti en 2016. L’Allemagne n’en est pas loin grâce à une nette reprise au 2nd semestre 2017.

Au Royaume-Uni, l’écart est plus conséquent (-3 % par rapport à 2015) suite à la forte chute de production en 2016, suivie d’une reprise plus tardive et progressive en 2017 qui a tout de même ramené la collecte de décembre au niveau de 2015. Les éleveurs britanniques manifestent une forte réactivité au signal prix du lait qui a bondi de +33 % par rapport à 2016 au 2nd semestre 2017, à 316 £/1.000 l, sous l’effet notamment de la dépréciation de la livre par rapport à l’euro.

Des incertitudes aux Pays-Bas

Les Pays-Bas sont dans une situation singulière. Résolument inscrits dans une trajectoire de croissance, ils avaient fortement augmenté leur production en 2016 durant la crise laitière. En 2017, durant l’embellie laitière, la plupart des éleveurs néerlandais ont dû lever le pied, sous peine de payer des pénalités, pour non-respect de leur quota phosphate (établi sur la base des UGB détenus en juillet 2015 mais amputé de 8,3 %). Le cheptel national laitier a certes reculé au 1er semestre et la croissance laitière a été stoppée. Cependant, des interrogations demeurent sur l’état réel des mises aux normes. Au 4e trimestre, la croissance laitière a repris et compensé le ralentissement enregistré sur 9 mois. La remontée du prix du lait et les perspectives d’un marché des quotas phosphate ont incité de nombreux éleveurs à retarder le plus possible les réformes pour produire davantage, avec le risque d’une non-reconduction après 2018 de la dérogation nationale à la Directive nitrates.

L’UE-28 de nouveau au cœur de la croissance des bassins exportateurs

Début 2018, la production laitière européenne devrait encore progresser d’un hiver à l’autre, et probablement égaler le volume record atteint en 2016. Cependant, la tendance haussière pourrait rapidement s’atténuer dès le printemps, notamment si la nouvelle baisse du prix du lait était très prononcée dans le cas d’une poursuite de la dégradation des marchés des commodités laitières.

La collecte cumulée des 5 principaux exportateurs affiche une hausse de 3 % /2016 au 4e trimestre 2017 après une hausse de 2 % au 3e trimestre. L’UE-28 contribue pour les 2/3 au supplément de collecte, devant l’Océanie (20 %) et les États-Unis (15 %).

Aux États-Unis, la production laitière est moins dynamique : +1,2 % par rapport à 2016 au 4e trimestre 2017, après +1,9 % durant les trois trimestres précédents. Dans l’hémisphère Sud, la production océanienne a été très dynamique en plein pic saisonnier (octobre et novembre) : +3,5 % par rapport à 2016 en Nouvelle-Zélande et +5,5 % en Australie. Toutefois, les conditions climatiques hyper-caniculaires en Australie et plutôt sèches en Nouvelle-Zélande risquent d’amputer la production estivale (1er trimestre 2018). Auquel cas, cela détendrait sensiblement la pression sur les marchés provoqués par le dynamisme de l’UE-28.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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