Mieux épauler les petits producteurs, telle est l’ambition de l’Afsca

Face au succès grandissant des circuits courts, mode de commercialisation privilégié des agriculteurs et petits artisans, l’Afsca est confrontée à un défi de taille. En effet, elle doit s’assurer que ces nouveaux acteurs, loin des standards industriels, mettent toutes les conditions en place, dès leurs débuts, pour répondre aux normes d’hygiène.

C’est pourquoi le prédécesseur du ministre Ducarme, Willy Borsus, avait soutenu la création d’une cellule de vulgarisation et d’accompagnement des petits producteurs. Pleinement intégrée à l’Afsca, elle avait vu le jour en 2015.

Plusieurs actions, dès cette année

Cependant, l’Agence est bien souvent perçue davantage comme un outil d’inspection et de sanction, plutôt que d’aide et de prévention. Elle souhaite que cela change, tout comme Denis Ducarme, son ministre de tutelle.

« L’Afsca est reconnue comme l’une des meilleures agences de contrôle en Europe. Et son travail peut être ressenti de façon difficile par certains producteurs, même s’il y a nécessité de répondre à des normes vitales pour la santé », reconnaît-il. « Mais elle est également là pour épauler, guider, accompagner les petits producteurs, actifs notamment au sein de coopératives et inscrits dans une logique de circuits courts ». Une logique que le ministre annonce vouloir renforcer.

Plusieurs décisions allant dans ce sens ont donc été prises. Ainsi, davantage de formations seront organisées à l’attention des petits producteurs. Elles seront 30 en 2018, contre 5 sessions seulement l’année dernière. Des groupes de travail spécifiques seront également créés. Des thématiques différentes y seront abordées, tel que l’abattage à petite échelle.

En outre, l’agence renforcera sa présence sur les foires alimentaires. Elle annonce encore la publication de trois nouveaux guides : la vente en frais et la transformation des fruits et légumes, l’aquaculture, et les microbrasseries.

La cellule d’accompagnement des petits producteurs verra quant à elle ses effectifs augmenter de 5 à 6 membres.

Différencier les contrôles

De son côté, le ministre wallon de l’Agriculture, René Collin, estime qu’il est « impératif que l’Afsca prenne en considération l’adaptation des pratiques de production, ainsi que la modification des habitudes de consommation », la population se tournant de plus en plus vers les circuits courts. Et d’ajouter qu’il est nécessaire de « différencier les contrôles sanitaires entre les chaînes alimentaires à vocation industrielle et les échanges interpersonnels locaux ».

Le ministre attend également de l’Agence fédérale qu’elle devienne un partenaire des producteurs, en les accompagnant en amont de leur projet. C’est d’ailleurs dans cette optique que la Région wallonne soutient l’outil DiversiFerm, destiné aux agriculteurs qui s’engagent dans un processus de transformation de leurs produits (lire également Le Sillon Belge du 19 janvier dernier)

En outre, dix-huit nouveaux projets de « Hall relais », qui doivent permettre « de développer l’emploi agricole tout en accompagnant les agriculteurs dans leur démarche de valorisation de leurs produits en circuit court », ont également été approuvés par le Gouvernement wallon.

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