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Une protection des plantes biologiques aussi efficace que la lutte chimique

Employer des anticorps de lamas pour protéger les cultures ? Rechercher des micro-organismes pour protéger efficacement les cultures ? De telles recherches sont menées actuellement par Agrosavfe et Aphea.Bio, deux jeunes sociétés de biotechnologie dans la région de Gand. Elles sont notamment soutenues par une société de participation (PMV) qui entrevoit d’intéressantes applications sur le terrain agricole et donc le retour sur investissements.

Temps de lecture : 3 min

La liste des produits phytopharmaceutiques agréés ne cesse de se restreindre. L’opinion publique se méfie de la protection chimique des plantes. D’un autre côté, en plein champ, les pesticides biologiques se caractérisent par des succès variables. Il faut donc davantage investiguer pour trouver une meilleure solution. Deux jeunes sociétés de biotechnologie viennent de se créer dans la région de Gand, et affirment que leurs produits pourront combiner l’efficacité des matières actives chimiques et les avantages de la lutte biologique.

Agrobiotechnologie

Le parc technologique de Zwijnaarde, près de Gand, accueille plusieurs jeunes sociétés actives en biotechnologie. Parmi celles-ci, on trouve Agrosavfe et Aphea.Bio. Ce sont des spin-off qui proviennent du Vlaams Instituut Biotechnologie (VIB). Elles développent des solutions d’avenir pour l’agriculture.

Soyons clairs : les chercheurs ne modifient pas les gènes de plantes ou d’animaux. D’un côté, Agrosavfe s’intéresse aux anticorps formés par les lamas car ceux-ci sont capables de résister à de nombreuses maladies et ravageurs. De l’autre, Aphea.Bio recherche des micro-organismes utiles.

Les produits que ces deux entreprises développent relèvent de la protection biologique des cultures.

La recherche se fait principalement en serre et en laboratoire, mais elle doit finalement trouver son intérêt en champ, étape nécessaire avant un potentiel agrément comme produit phytosanitaire. Autre exigence : l’activité du produit doit au moins équivaloir à celle du produit chimique correspondant. La facilité d’emploi ne doit pas être perdue de vue.

Pourquoi investir ?

Les deux jeunes sociétés ont reçu des fonds importants pour atteindre leurs objectifs. Agrosavfe est dotée de 16 millions d’euros, Aphea.Bio dispose de 9 millions d’euros. Des montants qui sont nécessaires car les premières ventes ne sont pas attendues avant 4-5 ans.

Pourquoi ces jeunes sociétés sont-elles aussi optimistes pour l’avenir ? « Si nous voulons nourrir une population mondiale qui est en croissance, on aura besoin de produits phytopharmaceutiques efficaces. », commente Chris De Jonghe, de PMV. « L’agriculture devra être durable. Une protection efficace, un rendement certain, et aussi sain que possible pour les consommateurs et ceux qui vivent de la production agricole. Par ailleurs, nos agriculteurs et notre industrie ont besoin d’être compétitifs. Nous devons innover dans tous les secteurs. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous sommes à la recherche de sociétés innovantes, à fort potentiel de croissance. Nous mettons l’accent sur la durabilité. De notre point de vue, l’agriculture et la durabilité vont bien ensemble. La technologie n’est pas réservée aux multinationales, la biotechnologie n’est pas que la modification des gènes. Il y a des petites entreprises qui peuvent faire évoluer de bonnes idées et innover. C’est ce qui se passe ici. Nous investissons dans des jeunes sociétés pour leur permettre de grandir. Évidemment, il y a de l’incertitude et du risque. Le succès n’est pas automatique. Ce n’est pas pour rien que nous travaillons avec du capital à risque. »

D’après D.C.

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