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Protéger et stimuler grâce aux interactions avec les micro-organismes

Temps de lecture : 3 min

Une spin-off est une société qui est la prolongation d’une recherche dans un laboratoire universitaire. Non loin des bâtiments de l’université de Gand, Aphea.Bio est une spin-off qui recherche des micro-organismes vivant en contact étroit avec des espèces agricoles, afin de découvrir leurs effets sur le développement des cultures. Aphea.Bio a été lancée par plusieurs partenaires : les universités de Gand (UG) et de Louvain (KUL) et l’institut flamand de biotechnologie (VIB).

La recherche se focalise sur les micro-organismes qui combattent les champignons nuisibles ou qui favorisent la croissance des plantes. Rencontre avec sa directrice Isabel Vercauteren. Celle-ci était accompagnée du directeur scientifique, Steven Vandenabeele.

 Quels sont les développements actuels chez Aphea.Bio ?

S. Vandenabeele : Nous parcourons le monde à la recherche d’interactions utiles entre des micro-organismes et les racines des végétaux. Nous prenons des échantillons puis avec l’aide de la biotechnologie et de la bioinformatique, l’analyse par ordinateur de données biologiques, nous cartographions ce qui se passe autour de la racine.

I. Vercauteren : Nous poursuivons les investigations si nous remarquons sur l’ordinateur qu’il y a un indice qu’un échantillon est actif contre des champignons nuisibles, ou si la plante est « aidée » dans l’absorption des éléments nutritifs. Cette recherche se fait chez nous, dans des mini-champs en serre (voir la photo ci-contre). Nous employons des micro-organismes bénéfiques dans nos produits.

 Quelles sont les cultures privilégiées dans vos essais ?

S. Vandenabele : Nous nous intéressons au froment, à l’orge et au maïs. Ce sont des cultures très importantes au niveau européen, mais aussi au niveau mondial. Il y a donc de grandes opportunités commerciales.

I. Vercauteren : Pour l’instant, il y a des plantules de froment dans la serre. Nous testons différents biostimulants, c’est-à-dire des micro-organismes qui favorisent l’absorption des minéraux par la racine. Nous vérifions cela par l’absorption de l’azote et du phosphore. Les essais se déroulent dans des chambres climatisées.

S. Vandenabeele : Nous allons tester environ 1.500 micro-organismes par an.

 L’étape suivante consistera à utiliser un micro-organisme utile dans une culture normale, en champ.

I. Vercauteren : Les micro-organismes agissant contre les champignons nuisibles sont préparés en vue d’une pulvérisation sur le feuillage. Pour ceux qui agissent comme biostimulants, nous réalisons des formulations en forme de gel au moyen d’une base cellulosique. Cette formulation est pulvérisée sur la semence. On réalise un enrobage de la semence.

S. Vandenabeele : Notre idée, c’est de stimuler la plante dès la germination. L’enrobage permet aux biostimulants de pénétrer dans la racine, dès le départ.

 Quand un tel produit pourrait arriver sur le marché ?

I. Vercauteren : Le premier produit pourrait arriver sur le marché au plus tôt en 2022. L’ensemble du processus demande beaucoup de temps. Nous devons identifier le micro-organisme, le mettre en culture. Ensuite, ce sont les tests en serre. Cela se fait en continu et cela dure deux à trois ans. Les tests en champs viennent après. Nous espérons les premiers résultats cette année, au mois d’août. Nous réalisons également différentes formulations pour maximaliser les résultats. Puis, il y a le processus d’agrément. En moyenne, celui-ci dure entre 2 et 5 ans.

 Tout cela représente des investissements assez élevés.

I. Vercauteren : L’investissement doit être comparé à l’investissement en phytopharmacie chimique conventionnelle. Nous sommes dans une autre situation. Et pour réaliser cette transition, il faut que les agriculteurs puissent récupérer largement quand ils investissent dans notre produit. Nos produits seront performants. Les biostimulants garantissent un bon rendement malgré une fumure moindre, tandis que les moyens de lutte assurent un faible niveau de maladie, donc un meilleur rendement final.

Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site www.aphea.bio.

D’après D.C.

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