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Le chronomètre est lancé

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Alors que le mercure atteint de nouveaux sommets, cette semaine, dépassant allègrement les normales saisonnières, le rapport d’évaluation que vient de publier le Giec devrait donner des sueurs froides à tous les dirigeants de notre précieuse planète bleue ; notez que le conditionnel est utilisé à dessein, vu la légèreté avec laquelle les « grands » de ce monde se saisissent de la problématique du réchauffement. Pour rappel, dans la foulée de l’accord de Paris pour le climat (Cop 21) obtenu en décembre 2015, l’Onu avait chargé le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat d’une étude sur les implications bien concrètes d’une hausse de la température moyenne de 1,5ºC à la surface de la terre par rapport au niveau préindustriel.

Révélé ce lundi, le verdict des scientifiques a le mérite d’être très argumenté, même s’il est glaçant. Sans ambiguïté, il pose clairement, ni plus ni moins, la question de l’avenir que nous souhaitons réserver aux générations qui nous suivent, car le monde de nos enfants et petits-enfants pourrait devenir invivable. Et la réponse est tout aussi tranchante : au rythme actuel, sans (ré)action forte, nous allons droit dans le mur ! Certes agir aura un coût, mais il est sans comparaison avec celui de l’inaction.

Si l’on n’agit pas tout de suite, si l’on ne fait pas chuter tout de suite et de manière considérable les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre, le réchauffement climatique aura un impact majeur sur l’humanité dès 2030, avertit le Giec. On y est presque. La machine pourrait s’emballer rapidement et de manière irréversible, avec son cortège d’effets désastreux : vagues de chaleur et précipitations diluviennes dans la plupart des régions du globe, invasion ou extinction d’espèces, recul de la productivité agricole et des océans, déstabilisation des calottes glaciaires, montée du niveau des océans… Et là encore, nous ne sommes pas toutes et tous égaux sur cette terre. Si rien ne change, ce sont les populations les plus vulnérables, et non les gros pays producteurs de gaz à effet de serre, qui seront les premières victimes.

C’est donc à une prise de conscience ultime et mondiale, à un véritable changement de mode de développement qu’invitent en cette fin 2018 les scientifiques du Giec, qui démontrent également, à la lumière des événements survenus ces dernières années, une vulnérabilité plus grande que prévue de nos sociétés vis-à-vis des extrêmes climatiques.

Si l’heure est gravissime, le réchauffement climatique au-delà de 1,5ºC n’est toutefois pas une fatalité. Les solutions ne dépendent pas que des pouvoirs publics, des grands choix d’investissements énergétiques, de la responsabilité environnementale des entreprises. Elles reposent aussi sur les milliards de citoyens que nous sommes, sur nos comportements et choix individuels au quotidien qui additionnent ou épargnent les rejets de gaz à effet de serre. Dans nos régions, le citoyen peut notamment actionner le levier de la consommation locale. Manger local, c’est offrir un juste prix au producteur et se nourrir en toute sécurité. C’est un premier acte fort !

M. de N.

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