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Production en berne dans le nord-ouest

La récolte de pommes de terre de conservation s’affiche en baisse d’au moins 20 % sur les pays continentaux du groupement des producteurs du nord-ouest de l’Europe.

Temps de lecture : 3 min

La récolte totale de pommes de terre de conservation dans 4 des 5 pays majeurs pour la production en Europe est estimée en baisse d’au moins 20 % par rapport à l’année dernière, avec un total inférieur à 20 millions de tonnes. Il s’agit d’une estimation réalisée par le groupe des producteurs de pommes de terre du nord-ouest européen.

Les valeurs de rendement pour la Grande-Bretagne ne sont pas encore disponibles, de sorte que cette estimation ne concerne à ce stade que les 4 autres pays (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas) composant ledit Nepg. Pour la Grande-Bretagne, les résultats finaux seront disponibles d’ici la fin de l’année, sachant que, début novembre, les récoltes n’étaient pas encore achevées.

Sur les 5 pays majeurs du nord-ouest de l’Europe, on observe une forte différence de rendement entre les parcelles irriguées et non irriguées, mais aussi en fonction des variétés et des parcelles.

Les prélèvements réalisés au sein des 4 pays continentaux révèlent des valeurs variant de 18 à 80 t/ha. Les rendements moyens observés dans ces 4 pays sont les plus bas observés depuis bien des années, et sont inférieurs de 13,1 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les plantations en pommes de terre avaient augmenté de 1 % cette année, pour atteindre 595.587 ha.

Chez nous : chute de 29 % !

En Belgique, l’estimation actuelle des rendements se chiffre à 38,1 t/ha, en baisse de 29 % par rapport à l’année dernière et de 24 % par rapport à la moyenne quinquennale. La Bintje a particulièrement souffert, mais d’autres variétés spécifiques industries également. Il est important de noter que la part des surfaces de pommes de terre irriguées sur notre territoire ne dépasse pas les 3 %.

Les autres pays signalent des rendements en baisse de 14 à 20 %.

Le rejet pèse sur la qualité...

Les volumes totaux produits sont en baisse mais les calibres des tubercules sont également plus petits.

Le principal problème de qualité signalé cette année résulte des phénomènes de rejets et repousses, avec des tubercules de seconde génération. Les conséquences sont le plus souvent des poids sous eau (PSE) trop faibles, des tubercules flottants voire des problèmes de vitrosité et sacs d’eau, et de coloration (principalement bouts vitreux) sur les produits finis. Sur ce plan aussi, le problème est particulièrement signalé en Bintje, mais il concerne, dans une moindre mesure, également d’autres variétés destinées au marché du frais ou à la transformation.

Ces soucis qualitatifs engendrent des défis et difficultés importants pour les producteurs, les négociants et les industriels, et des coûts supplémentaires pour le tri (lavage, bain de sel…) et la valorisation (techniques de transformation en usine…) de tous les lots à problèmes.

... et la production commercialisable

Par conséquent, le Nepg estime que la récolte finale parfaitement adaptée pour la transformation et le marché du frais sera bien moins importante que le chiffre global de production, et pourrait atteindre un niveau au plus bas depuis 10 ans.

Puisque la demande industrielle a augmenté de 15 % depuis 2012, il paraît évident que les prix sur le marché libre devraient rester fermes. Le groupement publiera les chiffres définitifs pour la récolte 2018 d’ici la fin de l’année.

Plants 2019 : tenir à l’œil les disponibilités !

Et pour la prochaine campagne? Comme les rendements en production de plants de pommes de terre sont également en baisse, la disponibilité de certaines variétés industrielles, surtout en gros calibres, et par exemple pour les variétés hâtives, sera un point à regarder de près.

Les premières indications pour les variétés hâtives destinées à l’industrie montrent une augmentation significative sur les prix des contrats 2019.

Enfin, de plus en plus de restrictions et d’interdictions sont décidées dans le domaine de la protection chimique des cultures, ce qui peut mener à une augmentation des coûts de production et/ou à des risques accrus pendant la culture des pommes de terre.

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