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Les légumes

d’automne et d’hiver : récolter et apprendre

Produire ses légumes et ses fruits en été est une démarche

intéressante et un loisir sain. Souhaiter récolter des légumes

frais les douze mois de l’année demande une organisation

et une planification plus complètes encore.

Temps de lecture : 5 min

Il nous reste encore pas mal de légumes différents dans notre potager, du moins si nous avons planifié les semis et plantations dans ce but et si la diversité des espèces faisait partie de notre choix.

Notre calendrier des travaux paru dans l’édition du 12 janvier dernier prévoyait des récoltes fraîches toute l’année. Passons en revue quelques-unes une de ces productions.

Prenons le temps de noter scrupuleusement toutes les observations et les manques d’approvisionnement éventuels pour pouvoir adapter les choix d’espèces et le planning d’implantation pour notre potager en 2019.

Les carottes de garde

Les carottes de garde se conservent relativement bien dans le sol. Mais, attention, deux types de dégâts peuvent réduire les quantités et les qualités : les campagnols, l’excès d’humidité dans le sol. Cette mise en «garde» vaut également pour les panais.

Les campagnols

Les populations de campagnols évoluent suivant des cycles pluriannuels (voir les éditions du Sillon Belge du 23 octobre 2015 et du 19 mai 2017). Si le territoire de ces petits rongeurs herbivores, constitué par la plaine environnante de notre potager, fait l’objet de fortes attaques, il est préférable de sauver une partie de la production en la récoltant et la stockant en un endroit sec et frais.

Nous protégeons les racines récoltées en les recouvrant de sable ou de paille pour éviter le dessèchement. Nous alignons les carottes en une couche dans un cageot, nous recouvrons cette couche de carottes avec du sable et puis nous ajoutons une seconde couche de carottes et ainsi de suite. L’objectif est double : limiter le dessèchement des légumes et permettre au sable d’absorber l’humidité due à une éventuelle carotte en pourrissement pour éviter la contamination de l’ensemble du contenu de la caisse.

L’excès d’humidité du sol

Autre source de nuisance pour nos carottes de garde: après 6 mois de sécheresse, le sol pourrait-il manifester un l’excès d’humidité? Et bien oui! Des pluies abondantes peuvent arroser notre potager dans les semaines prochaines et engorger le sol, nous ne savons pas ce que l’avenir météorologique nous réserve localement.

Tant que le sol est déficitaire en eau comme c’est le cas actuellement, l’eau de pluie pénètre dans le sol et s’évacue facilement par drainage naturel. Il n’y a donc pas d’urgence pour récolter et sauver les carottes pour ce critère. Mais la situation peut évoluer et s’inverser.

Le cerfeuil et autres légumes feuilles

Plusieurs légumes ou plantes aromatiques supportent assez bien des gelées modérées. Elles restent récoltables longtemps en plein air, et encore mieux sous couche ou sous serre.

Ces plantes sont sensibles à la déshydratation dès qu’elles sont récoltées. Nous n’avons pas beaucoup d’autre choix que de les récolter au fur et à mesure des besoins. Les chicorées pain-de-sucre et de Vérone sont dans le cas aussi. Les épinards supportent bien le froid, même si leur croissance s’arrête pour reprendre au printemps, comme la mâche.

Certaines de ces cultures peuvent être congelées ou déshydratées, le cerfeuil est un exemple. Le persil supporte bien le froid mais peut aussi être mis en conservation de la même manière.

Les racines de chicon

Les racines de chicon encore bien en feuilles peuvent supporter quelques gelées sans dommage. Par contre, quand le cœur du bourgeon central n’est plus protégé par le feuillage, les dégâts peuvent se manifester à –1 ou –2 °C, surtout s’il gèle la nuit et dégèle le jour à plusieurs reprises. Pour les dernières racines à récolter, surveillons les prévisions météorologiques. Quand les risques sont annoncés, récoltons et mettons en couches ou plaçons les racines dans un endroit frais en les protégeant de la déshydratation.

Idéalement, plaçons les racines bien droites pour que la croissance du bourgeon en un futur chicon se fasse sans déviation importante de l’axe. Nous pouvons par exemple les installer dans des cageots au fond ajouré et dans lesquels nous avons placé de la terre ou du terreau. Le moment venu pour le forçage, il suffira de placer les cageots dans des conditions de température adaptées et d’apporter de l’eau par le dessous des bacs.

Les choux et navets

Les choux de Bruxelles sont traditionnellement récoltés au fur et à mesure des besoins. Ils supportent bien l’hiver et le gel, mais certaines maladies peuvent se développer lors des périodes douces et humides et que la surmaturité amène une ouverture des pommes.

Les variétés d’hiver de choux de Milan ou de Savoie supportent bien le froid également.

Les navets passent assez bien les froids hivernaux de rigueur moyenne, comme les radis d’hiver et les ramenasses.

Les poireaux et scorsonères

Les poireaux subissent davantage de dégâts à la suite d’attaques de maladies lors des périodes douces et humides que par les froids modérés ou moyens. Une des difficultés est de pouvoir les récolter lorsque le sol est gelé en profondeur. Un paillage protecteur pour retarder le gel du sol ou une petite réserve récoltée pour une dizaine de jours à l’avance permettent le plus souvent de répondre aux besoins familiaux.

Les scorsonères passent très bien l’hiver dans les terrains à bon drainage et sont récoltables tant que le gel du sol ne les emprisonne pas.

Les topinambours

Les topinambours supportent très bien l’hiver et restent de très bonne qualité tant qu’ils n’ont pas commencé à germer.

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