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Réception et conservation : tous les conseils !

La réussite de votre culture se prépare en amont avec

des plants de qualité, inspectés dès la réception et

conservés au mieux avant leur mise en terre.

Temps de lecture : 6 min

Dès la réception de vos plants, veillez à contrôler immédiatement la qualité des lots de même que leurs étiquettes. Celles-ci sont à conserver pendant 5 ans. Le plant est certifié lorsqu’il correspond aux normes de qualité en vigueur dans le pays de production au moment de sa certification.

Les plants wallons doivent répondre aux normes reprises dans l’Arrêté du Gouvernement wallon relatif à la production et à la commercialisation des plants de pommes de terre (M.B. 12.05.2014, http://environnement.wallonie.be/legis/agriculture/qualite/qualite107.htm.)

Si vous estimez que les plants ne correspondent pas aux normes en vigueur, contacter immédiatement votre fournisseur.

Comme de légères détériorations sont toujours possibles entre le moment de la certification et la commercialisation, il est nécessaire de vous référer aux normes Rucip de 2017 pour évaluer l’acceptabilité d’un lot (http://www.belgapom.be/fr/rucip).

Les normes sont les suivantes :

– sont considérés comme pommes de terre de semence les tubercules entiers (non coupés) qui sont certifiés par un organisme officiel de certification, aptes à être utilisés aux fins de reproduction ;

– les pommes de terre de semence doivent être commercialisées en lots suffisamment homogènes, soit en emballages neufs, fermés et munis d’un système de fermeture inviolable et d’un étiquetage officiel ; soit en vrac, munis d’un système de fermeture inviolable accompagné d’un étiquetage officiel et d’un document de transport ;

– un lot doit rester dans sa composition naturelle dans le calibrage stipulé au contrat ;

– les pommes de terre de semence doivent être de la variété, de la catégorie, de la classe, de l’origine, du conditionnement, du terrain et du calibrage stipulés au contrat. Elles doivent être exemptes de défauts intérieurs et extérieurs, exemptes de dégâts de gel ;

– tout traitement chimique à la demande de l’acheteur doit être convenu à la conclusion du contrat et doit être mentionné sur l’étiquetage.

Les tolérances prévues en matière de pommes de terre de semence sont présentées dans le tableau 1.

Parfaite conservation des plants

Dès réception, les plants doivent être aérés pour éviter les risques de condensation occasionnés par la différence de température entre les frigos de stockage et l’air ambiant. En effet, l’apport d’eau dans les lots engendre un développement rapide de nombreux pathogènes (gale argentée, fusariose, bactérioses…), occasionnant d’importantes pertes de vigueur du plant et le développement des pourritures.

Plusieurs possibilités s’offrent au producteur selon les infrastructures dont il dispose :

– étalement en couche mince (environ 30 cm de hauteur) ;

– ventilation par caillebotis ou canaux (déconseillé si utilisation préalable d’anti-germinatifs dans l’infrastructure) ;

– alignement des sacs dépalettisés et espacés ;

– les big-bags seront déchargés ou directement ventilés selon la nature de la toile.

Les plants seront abrités de la pluie et du gel mais dans un bâtiment ouvert aux vents. Attention à ne pas les stocker dans les hangars ayant contenu des pommes de terre traitées avec des produits anti-germinatifs à base de chlorprophame dont la rémanence pourrait atteindre les plants.

Une bonne préparation des plants est un atout intéressant pour moduler les dates de plantation en fonction du climat et de l’état du sol. Les plants réveillés (stade points blancs) pour les pommes de terre de consommation offrent une grande souplesse à cet égard, autorisant des décalages d’une à deux semaines sans grande perte de précocité ni de rendement.

Traitements contre le rhizoctone

Il est possible de traiter les plants contre le rhizoctone brun. Différents produits sont agréés suivant leur mode d’application :

– poudrage ;

– traitement liquide ;

– traitement du sol.

Lors d’un traitement liquide, les plants seront humidifiés le moins possible (maximum 2 l de bouillie/t) et même séchés dans le cas d’utilisation d’une quantité importante de mélange. Il est important de traiter des tubercules qui sont secs à la base ; ne pas les traiter dès la sortie du frigo, car le risque de condensation est important. Il est préférable de traiter les plants à une température supérieure à 8ºC et avec une faible hygrométrie.

Les différents fongicides anti-rhizoctones sont repris dans le tableau 3.

Plants coupés : à éviter, mais…

L’utilisation de plants coupés reste une pratique à risque à éviter tant que possible. Cependant, au vu de la disponibilité et du prix des plants en ce début de saison, on y aura certainement d’avantage recours cette année.

D’emblée, il faut savoir qu’un plant coupé perd sa certification.

Par ailleurs, la coupe de plants, lorsqu’elle n’est pas réalisée de manière appropriée, est susceptible de disséminer rapidement et massivement les maladies fongiques, virales (faible développement des plantes) ou bactériennes (mauvaises levées) et, en particulier, les maladies de quarantaine.

En effet, en l’absence de désinfection continue des équipements (disques/couteaux) utilisés pour la coupe, les organismes nuisibles sont propagés de proche en proche au sein du même lot puis aux autres lots passant sur les mêmes chaînes de coupe.

La coupe des plants de pomme de terre peut être réalisée :

– par l’utilisateur des plants coupés ;

– par un entrepreneur enregistré par l’Afsca et à la demande et pour le compte de l’utilisateur des plants coupés.

Elle peut avoir lieu soit à l’adresse de l’unité d’exploitation de l‘utilisateur des plants coupés, soit à l’adresse d’exploitation de l‘entrepreneur enregistré. Les plants à couper doivent être parfaitement sains au départ. Il est essentiel que les plants soient inspectés visuellement avant d‘être coupés, afin de vérifier l‘absence de tubercules contaminés.

La température idéale pour la coupe est de 12ºC. Après celle-ci, il est nécessaire de laisser la surface coupée s‘indurer à l‘air. Le séchage sera favorisé par l‘application de talc sur les tubercules coupés. Un séchage soigné est également bénéfique à la conservation ultérieure.

Ce sont principalement les agents de pourritures fongiques et bactériennes qui risquent d‘être transmis par la machine, raison pour laquelle il faut toujours désinfecter les lames et couteaux selon une méthode efficace. Cette désinfection peut être réalisée au moyen d’un système qui pulvérise en continu un agent désinfectant sur la surface coupante ou en faisant tourner les lames et couteaux en continu dans une solution désinfectante. Il faut tenir compte du fait que le liquide désinfectant va se diluer avec le temps à cause de l’eau libérée par les tubercules. La concentration de liquide désinfectant doit donc être contrôlée afin de pouvoir la réajuster en temps utile. Les lames et les couteaux doivent être insensibles à la rouille (en inox par exemple).

Après la coupe d‘un lot, tous les éléments de la ligne de coupe qui sont entrés en contact avec les plants doivent être entièrement et soigneusement nettoyés et désinfectés. Un nettoyage efficace doit également être réalisé en vue d‘enlever la terre adhérente et autres déchets solides dans les interstices, éventuellement via un nettoyage sous pression.

Une solution d‘ammonium quaternaire est conseillée en tant que désinfectant en raison de sa faible toxicité, de son efficacité et de son action non corrosive. L‘ajout d‘un liquéfiant peut renforcer le contact entre le produit désinfectant et la surface de coupe de la lame ou du couteau.

La densité de plantation devra être augmentée par rapport à une densité en plant entier de 35/45 mm. Le traitement du plant contre le rhizoctone est possible avant la coupe, sur des plants bien secs. Le traitement liquide juste après la coupe est déconseillé car il augmente le risque de phytotoxicité et ne se justifie pas techniquement (pas de présence de spores de gale argentée ni de sclérotes de rhizoctone à l’intérieur des tubercules). De plus, les tubercules coupés ne seraient pas traités de manière homogène sur une table à rouleau.

Valentine Damanet

, pour l’équipe du Carah

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