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Inventaire à grande échelle des indicateurs biologiques

et du carbone organique

Développé par des chercheurs de l’UCLouvain et de l’ULiège,

avec plusieurs partenaires, le projet Carbiosol s’est attelé

pendant 5 ans au suivi et à l’évaluation de la qualité biologique et du carbone organique des sols agricoles wallons.

Objectif final : encourager les pratiques agricoles durables.

Temps de lecture : 3 min

Alors que les sols agricoles sont régulièrement suivis pour leurs teneurs en carbone et en azote, les informations sur leur biologie sont limitées. Or, l’activité biologique et la disponibilité du carbone sont des éléments clés pour la fertilité et la qualité des sols.

Évaluer la qualité des sols

Les sols sont une ressource non renouvelable à l’échelle des générations humaines. Une prise de conscience de l’ampleur des effets des activités humaines sur ceux-ci a mené les décideurs à élaborer des outils pour le suivi de la qualité desdits sols en Wallonie, afin de limiter leur dégradation et de favoriser des pratiques qui permettent leur utilisation durable.

La qualité d’un sol dépend de nombreux paramètres physico-chimiques, dont le carbone organique total, qui est un élément fondamental lié à de nombreux processus. Cependant, la dynamique de ce COT est lente et ses évolutions ne sont détectables qu’après plusieurs années ou décennies.

Par contre, les organismes sont plus réactifs et jouent aussi un rôle essentiel dans le fonctionnement du sol. C’est pourquoi des paramètres liés aux organismes vivants (indicateurs biologiques) sont également étudiés comme indicateurs de la qualité des sols agricoles.

Meilleure compréhension des matières organiques

Le carbone organique du sol peut être séparé en deux fractions. La fraction stable, principalement liée à la nature du sol et à son usage historique, reflète la matière organique dans le sol (taux de renouvellement de 100 ans ou plus). La fraction labile est liée à la transformation de la matière organique et à la fertilité des sols. Cette fraction dépend des pratiques agricoles récentes. Le maintien d’une proportion suffisante de carbone labile dans le sol favorise, à long terme, une stabilisation du carbone organique.

Les organismes vivants : des indicateurs pertinents

Contrairement au COT, les indicateurs biologiques sont plus sensibles aux perturbations humaines et naturelles. Ces indicateurs sont des organismes vivants ou des mesures de leurs activités.

Les micro-organismes du sol décomposent la matière organique et fournissent ainsi les éléments nutritifs aux plantes. On peut mesurer notamment l’abondance des micro-organismes (biomasse microbienne), leur activité (respiration potentielle), leur diversité (potentiel métabolique) et leur capacité à fournir de l’azote minéral (minéralisation nette de l’azote). Les vers de terre sont également un indicateur précieux, car ils influencent à la fois la structure et la fertilité des sols.

Les indicateurs biologiques renseignent sur la capacité d’un sol à fournir des éléments nutritifs aux cultures et ils peuvent être influencés par les pratiques agricoles.

Carbiosol

Depuis juillet 2013, dans le cadre du projet carbiosol, des chercheurs de l’Ucl et de l’ULiège – en partenariat avec le Cra-w, Requasud et Greenotec – développent un outil décrivant des techniques d’analyse et des gammes de référence du carbone organique et d’indicateurs biologiques, qui seront directement utiles aux laboratoires provinciaux. Ces indicateurs permettent d’évaluer la qualité des sols afin d’orienter les pratiques vers une agriculture durable. Pour ce faire, plus de 400 échantillons ont été récoltés et scrupuleusement analysés.

De la recherche aux laboratoires d’analyses

Le projet propose aujourd’hui aux laboratoires provinciaux d’analyses de terre pas moins de 16 indicateurs liés au carbone et aux organismes vivants. À terme, ils pourront proposer ces indicateurs aux agriculteurs. À ce titre, un « Guide sur les indicateurs biologiques et le carbone organique des sols agricoles en Wallonie » est en cours de publication à destination des laboratoires. Le labo d’analyses agricoles et environnementales de Tinlot participe de près à la mise en place des mesures issues du projet.

D’après Quentin Vincent et Monique Carnol (ULiège) et Caroline Chartin, Bas van Wesemael (UCL).

Plus d’infos : Monique Carnol, m.carnol@uliege.be.

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