Accueil Archive

Trait belge, trait ardennais

Temps de lecture : 3 min

L’article « Trait belge, trait ardennais : 2 stud-books aux chemins divergents » de M. Marchand (édition du 20 mai, p. 20) est très intéressant et je l’en félicite !

Comme lui, je déplore la scission existante entre en Wallonie. Seul le ministre de l’Agriculture a le pouvoir de la régler.

Dans son article, M. Marchand fait référence « aux feuilles de raphia, couchées sur le dos du cheval jugé et cachant les défauts d’horizontalité du dos ». S’il n’est pas maintenu par une sangle, le raphia ne cache rien, c’est donc au jury à y être attentif, surtout chez les étalons.

En ce qui concerne les jugements, personnellement, je ne prends jamais de catalogue. Mais il est évident que l’on reconnaît les propriétaires quand ils sont près de leurs chevaux. Quant aux chevaux habitués aux concours, le jury finit par les reconnaître.

Pour les expertises des étalons, c’est différent, car on juge l’aptitude à reproduire. Si le respect du standard de la race, le modèle, la netteté et la correction des membres et la robe (il faut être un peu moins sévère avec les robes rares : par ex : il n’y a pas d’étalons aubères actuellement en Belgique) ne nécessite pas la compulsion du catalogue, les origines elles sont à examiner. Il faut éviter trop de consanguinité d’une part et tâcher de conserver les lignées les plus rares d’autre part. S’il n’y a plus qu’une seule lignée et que celle-ci amène une tare grave, il sera difficile de la corriger.

De même, il faut aussi regarder où est stationné l’étalon. Si on n’admet pas les mauvais, on peut être parfois plus ou moins sévère avec cheval de qualité moyenne en fonction de sa localisation et des autres étalons à proximité. Je me souviens de Benny van de Molenberghove, à M. Debaene, 1er prix des étalons de 5ans au national, admis tous les ans jusqu’à 16ans. À 17 ans, il est loué en Province de Liège par M. Lucas, le dernier éleveur de la province. Il sera refusé cette année-là par M. Lange et son jury. L’année suivante de retour chez M. Debaene, il est de nouveau admis. Entre-temps, M. Lucas lui a abandonné l’élevage…

Le jury doit être aussi attentif aux fraudes, dopage ou faux passeport. Il y a quelques années, un étalon rouan de 3 ans atteint de cornage – un trouble de la respiration lié à une mauvaise conformation ou à une paralysie de certaines parties de voies respiratoires – avait été échangé par un autre de 4 ans sains à l’école vétérinaire de Gand lors du contrôle sanitaire !

Désormais, les juges pour les étalons sont plus nombreux, séparés et les points sont additionnés.

Espérons que malgré toutes ces vicissitudes, ce magnifique cheval survivra aux manigances des hommes.

Alain Prévost

La Une

Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs