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Londres prépare le pire

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Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est de nouveau inquiété, le 18 septembre à l’occasion d’une longue séance au Parlement européen, du « risque qui reste très réel d’une absence d’accord – no deal – dans les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE. « Ce Brexit sans accord sera peut-être le choix du gouvernement du Royaume-Uni, mais ce ne sera jamais le choix de l’Union européenne », a-t-il affirmé.

Le Royaume-Uni espère progresser suffisamment dans les discussions pour finaliser un nouvel accord lors du sommet européen du 17 octobre. Mais tout éventuel nouvel accord avec Londres ne pourra entrer en vigueur sans l’aval du Parlement européen. Les eurodéputés ont voté massivement le même jour une résolution sur le Brexit, soulignant que « le Royaume-Uni sera le seul responsable d’un départ sans accord ». Le texte réaffirme que l’accord déjà négocié est « juste et équilibré », et souligne qu’un nouveau report du Brexit ne sera soutenu que si des raisons et un objectif valables existent.

Vers une relation « hostile » ?

Le gouvernement britannique a été obligé de rendre public le 12 septembre un document préparant les scénarios en cas de sortie du Royaume-Uni sans accord.

Ce rapport, connu sous le nom de code « Operation Yellowhammer », décrit la future relation entre le Royaume-Uni et l’UE comme « hostile ». Il prévoit des contrôles obligatoires sur les marchandises britanniques dès le premier jour de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en l’absence d’accord. Entre 50 et 85 % des poids lourds transitant par le détroit de la Manche ne sont peut-être pas prêts pour la douane française, le trafic pourrait donc être réduit de 40 à 60 %, avec des délais supplémentaires compris entre 1,5 et 2,5 jours, indique ce travail d’experts. Et, préviennent-ils, « le secteur agroalimentaire sera le plus durement touché, étant donné qu’il dépend de chaînes d’approvisionnement transfrontalières hautement intégrées».

Certains types d’approvisionnement en aliments frais diminueront », soulignent encore les experts, mettant en garde contre le risque de panique qui pourrait exacerber la perturbation de l’approvisionnement alimentaire.

Un scénario sans accord réduirait la disponibilité et le choix des produits et augmenterait les prix, assure également le rapport Operation Yellowhammer.

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