est aujourd’hui accessible aux agriculteurs. Elle leur permet
de suivre l’ensemble de leurs parcelles, grâce au réseau de satellites déployés par l’Europe ces dernières années. Différents indicateurs les aident également à raisonner leurs apports azotés, une
nécessité aussi bien sur le plan environnemental qu’économique.
Rendre l’information satellitaire accessible
« L’Europe dispose depuis peu d’un réseau de satellites d’observation de la Terre efficace et opérationnel. Les données récoltées sont accessibles gratuitement à tout un chacun », explique Pierre Defourny, professeur à l’UCLouvain. Le réseau cartographie entièrement l’Europe en quelques jours.
Le flux d’informations disponible est énorme. D’autant plus que les satellites enregistrent des données que nous, humains, ne pouvons voir. « Nous disposons d’une vision différente de la végétation car les satellites mesurent le rayonnement visible et invisible à l’œil. Cela nous permet de suivre précisément la dynamique des cultures. »
Ces données sont cependant difficiles à interpréter et à utiliser sans traitement. « Belcam a pour objectif de les « digérer », de permettre à tous les agriculteurs d’accéder aux informations qui en dérivent pour assurer le suivi de leurs cultures. » À savoir, pour l’instant, le froment, la pomme de terre et le maïs.
Météo, biomasse et prévision de rendement
Diverses informations sont visibles sur la plateforme, moyennant inscription (gratuite avec un numéro de producteur) et délimitation de ses parcelles à l’aide de l’outil intégré et des photographies aériennes. Il convient aussi d’encoder le type de culture en place en vue de disposer de renseignements spécifiques.
Premièrement, les observations et prévisions météorologiques les plus proches d’une parcelle sont disponibles, grâce aux trente stations météo du réseau Pameseb réparties à travers la Wallonie. « Nous mettons à disposition des agriculteurs les données relatives à la température et aux précipitations du jour même. Nous y ajoutons les observations réalisées les jours précédents et les prévisions pour la semaine à venir. Il est aussi possible d’obtenir ces informations pour toute la saison culturale », précise M. Defourny.
En deuxième lieu, les agriculteurs ont accès à un indicateur de biomasse verte pour chaque parcelle, ainsi qu’à son évolution au fil de la saison. Ce qui permet de surveiller la croissance de la culture. En la matière, il est aussi possible de comparer sa parcelle aux champs alentours. « Belcam permet encore de visualiser la variabilité intra-parcellaire, c’est-à-dire d’identifier les zones où la biomasse est plus ou moins importante. »
De même, une estimation du rendement des parcelles (uniquement de froment, pour l’instant) est visible. Elle est calculée sur base d’un modèle de croissance tenant compte des conditions météorologiques et des observations satellitaires. Ici aussi, il est possible de comparer les résultats obtenus avec les champs alentours.
Enfin, les agriculteurs peuvent encoder les travaux effectués, leurs observations (maladies, ravageurs…), des photos… et les transmettre au Cra-w. Ils pourront ainsi obtenir, à terme, davantage d’informations sur la plateforme.