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Il y a un siècle, la planteuse de pommes de terre

Au musée de la Vie rurale de Huissignies, de nombreuses pièces et machines rappellent le début du XXe siècle. Un éclairage sur la planteuse de pommes de terre.

Temps de lecture : 3 min

La pomme de terre est cultivée couramment chez nous à la fin du 17è siècle, près d’un siècle avant les écrits d’Antoine Augustin Parmentier.

Au début du 20e siècle, dans les zones rurales de Belgique, tout le monde cultive la pomme de terre sur sa ferme ou son potager. Les plants proviennent de sa propre récolte mais il est aussi possible d’en acheter en provenance de Hollande.

Il faudra attendre 1921 pour avoir une production de plants sélectionnés en Ardenne, puis le long de la côte belge. La surface est estimée à 160.000 ha et la production est estimée à 3,3 millions de tonnes, soit 21 tonnes/ha. La pomme de terre est utilisée pour la consommation des ménages et des animaux de la basse-cour ou de la ferme. Elle était le plus souvent bouillie.

Les variétés sont notamment: Eersteling comme hâtive, Bintje et King Edward comme mi-hâtive, Industrie et Alpha comme variétés tardives. La conservation à la ferme se fait dans des pièces fraîches, le plus souvent en caves.

Au musée de la Vie rurale de Huissignies, nous avons de nombreuses pièces et machines qui nous rappellent cette époque. En cette période de confinement, nous allons nous pencher sur la planteuse de pomme de terre.

Les plants étaient préparés deux ou trois semaines avant la plantation. Ils étaient disposés sur des cageots de bois pour commencer leur germination. Les cageots étaient placés en endroit avec une forte lumière diffuse et à l’abri du gel.

Les plus gros plants étaient coupés en deux dans le sens longitudinal dans le but de diminuer le nombre d’yeux par demi-plant et de stimuler la précocité de la germination. C’était surtout important pour les variétés à longue période de dormance comme Industrie et Alpha.

La plantation

Nous plantions quand la terre était prête, au début du printemps. Dans les potagers bien situés, on essayait de planter à la Saint-Joseph, le 19 mars.

Les lignes étaient distantes de 65 ou 70 cm. La planteuse mécanique apportait de nombreux avantages par rapport à la plantation manuelle dans une raie. La rapidité, le confort des opérateurs, la régularité des écartements entre les lignes et dans la ligne. Seules les grandes fermes en disposaient, dans les plus petites fermes on plantait à la main ou on empruntait une planteuse et un cheval en échange d’autres travaux lors des moissons ou des récoltes.

La planteuse est tirée par un cheval et est dirigée par le carton (le conducteur du cheval) à l’aide d’un mancheron. Le deuxième opérateur est assis devant la table au centre de laquelle tourne la chaîne sans fin garnie de godets ; il dépose un plant par godet.

Les machines que nous exposons au Musée ont toute la possibilité d’intervertir deux pignons pour changer la distance entre deux plants dans la ligne. La machine laissera retomber le plant au fond du sillon et le recouvre d’une petite butte de terre.

Lors des semaines suivantes, nous passions plusieurs fois avec un extirpateur pour éliminer les plantes sauvages dans l’interligne en alternance avec le passage du buttoir pour recouvrir progressivement la ligne de pomme de terre jusqu’à ce que le feuillage recouvre entièrement la surface de la parcelle.

C’est encore le même principe qui est employé aujourd’hui en production de pomme de terre sans herbicide, selon les cahiers de charge bio.

Christian Ducattillon,

pour le Musée

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