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À planter dès la mi-mai

pour une récolte en été

À partir de la mi-mai, nous pouvons envisager de planter nos tomates en plein air au potager. Les nuits sont encore un peu fraîches, d’ici là il est préférable de les protéger au moins durant la nuit. Nous trouvons des tomates dans les magasins 12 mois sur 12. Mais reconnaissons que des tomates récoltées

en été et en pleine maturité sont très savoureuses.

Temps de lecture : 7 min

La tomate peut être plantée dans pratiquement tous les sols cultivables de notre région. Elle développe un enracinement puissant. Elle a besoin d’une forte fumure pour développer son importante masse végétale et ses fruits.

Les apports de fumier ou de compost jeune se font au printemps dans les semaines qui précèdent la plantation. Les composts mûrs peuvent être apportés peu avant la plantation. Comptons sur un apport de 6 kg de fumier de ferme au m² ou 4 kg de compost du jardin ou encore 1,5 kg de fientes de volailles.

Une fumure minérale peut remplacer partiellement cette fumure organique.

Les variétés

Nous trouvons facilement de très nombreuses variétés. Des anciennes sélections comme Saint-Pierre, Marmande ou Merveille des marchés sont de bonnes variétés cultivées en serre ou en plein air depuis longtemps chez nous. Nous pouvons récupérer les semences d’une année à l’autre avec peu de croisement entre les variétés.

Des sélections venant de contrées plus lointaines ont été ramenées chez nous et sont cultivées aussi avec succès. Parmi elles, Noire de Crimée, Purpel Russian et bien d’autres sont également intéressantes pour leur goût. Les graines peuvent aussi être récupérées d’une année à l’autre.

Les hybrides sont très largement proposés aussi pour les potagers avec un large choix de goût, de couleur et de forme. Leur nom est marqué d’un « F1 ». Les obtentions récentes sont très productives et présentent une résistance au mildiou intéressante, surtout en plein air.

Parmi ces hybrides, nous trouvons des variétés pour la récolte en grappes. Les fruits de ces variétés se maintiennent bien durant une longue période entre la cueillette et la consommation. Ce grand avantage commercial n’est pas nécessairement un avantage pour le jardinier qui souhaite cueillir un fruit tendre peu avant la consommation.

Les variétés de tomates cerise sont aussi disponibles en sélections et en hybrides.

Le plant

Le calendrier du jardinage paru dans Le Sillon Belge du 3 février prévoyait de semer fin février et début mars les tomates pour serres et pour le plein air.

La germination se fait à une température proche de 20ºC, en terrine. À la levée, nous gardons 16 ou 18ºC la nuit et 18 à 20 le jour jusqu’à l’apparition de la première feuille. À ce stade, nous repiquons en pot de 7 ou 8 cm de diamètre ; nous essayons de garder 14 à 16 ºC la nuit et 18 à 20 ºC le jour.

Quand les tomates ont 3 à 5 vraies feuilles, nous pouvons les planter à leur emplacement définitif. Nous pouvons aussi les planter dans des pots plus grands afin de permettre aux plantes de se développer encore sous protection jusqu’à la mi-mai.

Nous trouvons dans le commerce des plants de tomates greffées. Si la rotation des cultures est bien respectée, il n’est pas indispensable d’employer des plants greffés.

La plantation

Nous pouvons prévoir la plantation sous serre à partir du 15 avril et en plein air à partir du 15 mai. Les nuits sont encore fraîches, ne nous pressons pas tant que le sol n’a pas au moins 12ºC, et c’est même mieux d’avoir 14ºC.

Sous serre, nous pouvons emplir quelques arrosoirs d’eau le matin et arroser au soir pour apporter l’eau et un peu de chaleur au sol. C’est surtout important en avril et début mai.

Dans nos conditions climatiques et d’ensoleillement, gardons des espaces suffisants entre plantes. Comptons sur 0,4 à 0,5 m² par plante. Nous pouvons planter par exemple à 0,8 m les lignes et à 0,5 m dans la ligne. Ou encore, à 0,7 m de distance en tous sens.

Une bonne luminosité favorise la croissance de la plante. Une bonne aération permet à la plante de sécher rapidement après une pluie, ce qui est favorable pour limiter le mildiou.

La taille

Les variétés cultivées chez nous sont généralement conduites sur un tuteur pour garder une bonne aération du feuillage et éviter le contact du feuillage et des fruits avec le sol.

La taille d’entretien consiste à enlever les gourmands qui se forment à l’aisselle des feuilles, tout en respectant les bouquets floraux. Nous ne gardons qu’une tige par plant, bien qu’il soit aussi possible de cultiver sur deux tiges en plantant à des écartements doublés, en sols très fertiles.

L’étêtage consiste à couper la tige deux feuilles au-dessus du bouquet floral que nous considérons comme terminal. Sous serre, nous pouvons laisser grandir la tige jusqu’à ce qu’elle approche d’une trentaine de cm de la paroi supérieure. En plein air, nous pouvons étêter à 5 ou 6 bouquets ; dans ce cas, les tuteurs feront 2 m de hauteur et seront enterrés de 40 cm pour résister au vent. En serre comme en plein air, nous avons avantage à étêter quelques plants au-dessus de trois bouquets seulement pour avoir une récolte un peu plus précoce sur ces plants-là.

Nous limitons le développement de chaque plante des variétés de tomate cerise en ne gardant que deux ou trois tiges. L’objectif est d’éviter que la plante ne buissonne et ne soit que très peu ventilée naturellement (lutte préventive contre le mildiou).

L’entretien

Les arrosages permettent d’apporter les 3 à 4 mm d’eau par jour, soit 3 à 4 litres par m². Nous pouvons apporter cette quantité d’eau en la groupant 1 journée sur 3 ou 1 journée sur 5 pour que l’eau puisse descendre en profondeur dans le sol. Si nous ne faisions que mouiller les premiers cm de sol, les racines plus profondes ne pourraient pas absorber les sels minéraux puisqu’elles n’auraient pas d’eau à disposition. L’apport d’eau se fait au sol, en évitant de mouiller le feuillage. Des pots de fleurs enterrés ou des bouteilles retournées facilitent les apports d’eau localement au pied des plants de tomate.

Le paillage avec de la paille ou de l’herbe séchée permet de limiter l’enherbement, de limiter les évaporations d’eau du sol et de protéger le sol lorsque le jardinier marche entre les plantes.

En serre et en début de saison, il est intéressant de faire vibrer les fils de support ou les tuteurs. C’est pour la fécondation des premiers bouquets au début du printemps. Cette opération est réalisée lorsque les fleurs sont en plein épanouissement. Nous nous y prenons en tapant légèrement le fil de support ou le tuteur avec une baguette souple : les fleurs sont légèrement vibrées et le pollen peut tomber sur le pistil. Cette opération se fait plusieurs fois par semaine. Nous augmentons les chances d’avoir des bouquets de fleurs entièrement fécondées et donc d’avoir plus de fruits. En plein air, le vent suffit souvent pour faire vibrer les fleurs au moins quelques minutes chaque jour.

En cas de début d’attaque de mildiou, enlevons dès que possible les feuilles et les fruits tachés. Une bonne aération et un choix judicieux des variétés sont les premières méthodes de lutte contre le mildiou de la tomate. En cas d’absolue nécessité, les fongicides à base de cuivre sont disponibles et devront alors être parfaitement répartis sur tout le feuillage.

En serre, veillons à très bien aérer pour favoriser le séchage de la rosée matinale des feuilles et aussi pour favoriser l’évapotranspiration par les plantes. La plante réagira positivement en actionnant sa « pompe » d’absorption d’eau par les racines ; c’est de cette façon que le calcium, élément peu soluble, arrivera en suffisance dans la plante jusqu’à ses extrémités supérieures. C’est pour éviter la nécrose apicale des fruits.

En automne, les fruits qui ne sont pas encore mûrs sont récoltés. Nous les plaçons dans un lieu à près de 18 ou 20ºC, avec ou sans lumière, pour poursuivre la maturation. Le goût de ces fruits est moins prononcé que celui des fruits récoltés à pleine maturité.

 

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Monsieur Hughes Felix et ses partenaires de « nuestropotage r» ont rencontré le Pr. Sébastien Massart, de Gembloux Agro-Bio Tech. Une vidéo synthétise cette discussion très technique et bien adaptée aux questions que se posent les jardiniers ; elle est accessible sur https://www.youtube.com/

watch?v=1fscTo9byD0.

Les jardiniers peuvent se tenir informé de l'évolution des cycles du mildiou en temps réel via le site du Carah et de ses partenaires : http://www.carah.be/par-

ticulier/experimentations.html.

Il est nécessaire d'intervenir tôt et préventivement, ne tardons pas agir dès que les conditions météo l'imposeront.

F.

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