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Tim Aerts, président: «Je ne vois pas Agribex disparaître, mais évoluer»

Depuis 2020, un nouveau président est à la tête du comité organisateur d’Agribex. Après une édition avortée en 2021, Tim Aerts vit actuellement son premier salon dans ses « habits présidentiels ». L’occasion pour nous de le rencontrer et d’en savoir plus sur son rôle.

Temps de lecture : 5 min

Tim Aerts est une figure bien connue dans le monde du machinisme agricole. Il est le directeur de la société Aerts-Rapide qui, outre la fabrication de charrues, assure l’importation des outils de travail de sol du fabricant français Religieux Frère et des outils de désherbage de la marque allemande K.U.L.T. Depuis cette année, sa société importe également les pulvérisateurs Ara, issus des développements du constructeur suisse Ecorobotix. Enfin, Aerts-Rapide commercialise les outils Agrisem.

Beursvoorzitter Tim Aerts
Beursvoorzitter Tim Aerts - Foto: AV

Vous êtes issu du secteur de la mécanisation agricole, mais Fedagrim et Agribex assurent une représentation qui va au-delà de ce domaine. Avez-vous une vision d’ensemble du secteur agricole ?

Bien sûr ! Notre société fonctionne en direct avec ses clients et je travaille comme vendeur au quotidien. Je suis donc proche des agriculteurs, mais connais également le monde de l’élevage. Si le travail du sol demeure ma spécialité, cela ne veut pas dire que je ne suis pas au fait des problèmes liés à l’azote, à l’octroi des permis…

Comment est né votre engagement au sein de Fedagrim, la Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’agriculture et les espaces verts ?

J’ai intégré l’entreprise familiale en 2010. Deux ans plus tard, j’en ai pris la tête. En tant qu’administrateur délégué, j’ai eu mes premiers contacts avec Fedagrim et en ai découvert le fonctionnement.

À l’époque, vu mon jeune âge, j’ai d’abord été actif dans le comité des jeunes qui gravitait dans le giron des organisateurs de la foire. Je suis ensuite passé du comité des jeunes à la fédération elle-même.

Stefan Forret, qui assurait précédemment le rôle de président d’Agribex, a émis le souhait de passer le flambeau en 2020. Toutefois, ce n’est pas comme s’il achevait un mandat au sein du conseil d’administration et que des élections devaient être organisées dans la foulée. J’ai posé ma candidature pour lui succéder, et celle-ci a été acceptée sans problème par le conseil d’administration de Fedagrim.

Comment se déroule votre travail jusqu’à présent ?

J’étais déjà habitué à prendre la tête des opérations, donc peu de chose a changé pour moi. En revanche, mon rôle revêt désormais un aspect plus officiel et solennel. Je suis, en quelque sorte, le visage du comité organisateur… À ce sujet, je tiens vivement à souligner que je ne suis pas seul ; toute une équipe se cache derrière Agribex.

Nous soutenons les nouvelles idées, nous nous attelons à faire du salon un événement jeune et dynamique. Notre comité soutient également le coordinateur des événements de Fedagrim, Alain Vander cruys.

À ce sujet, le groupe de travail Xebirga (Agribex à l’envers) a vu le jour en 2013 afin de rafraîchir la foire et de proposer de nouvelles initiatives. Où en est-on ?

Il s’agit d’un processus continu d’adaptation. De nouveaux défis se présenteront toujours à nous. De même, les tendances que l’on observe dans la société évoluent continuellement.

Prenons l’exemple de la robotisation, sur laquelle nous mettons l’accent cette année. C’est un secteur qui n’existait pas il y a dix ans. Cela montre qu’il y aura toujours de nouveaux thèmes que nous pourrons soutenir à travers la foire.

Nieuwe trends uit de sector probeert Agribex te ondersteunen door thema-eilanden  in te richten.
Nieuwe trends uit de sector probeert Agribex te ondersteunen door thema-eilanden in te richten. - Foto: TD

Je ne vois pas Agribex disparaître, mais évoluer. Nous devons suivre le mouvement ! Pour l’illustrer, je peux prendre un second exemple : notre secteur est confronté au vieillissement de sa population ; c’est pourquoi nous nous sommes déjà focalisés sur les jeunes lors d’éditions précédentes.

Le comité se concentre-t-il sur le grand public ou vise-t-il une professionnalisation accrue ?

La professionnalisation ! Nous ne voulons pas devenir un événement folklorique… Agribex s’adresse clairement à un public professionnel agricole, tout en mettant l’accent sur le caractère familial ! C’est pourquoi le salon se termine un dimanche.

Ce dernier jour fait l’objet de discussions entre certains exposants. Nous ne voulons toutefois pas y toucher, car c’est justement ce jour-là que les agriculteurs peuvent venir et viennent en famille. On le constate à travers les allées du salon.

Il faut préserver cet aspect familial, mais aussi élargir quelque peu notre champ de vision. Il reste, notamment, du potentiel en matière de jardins et espaces verts. Nous constatons également que la viticulture est de plus en plus présente en Belgique. Certains de nos exposants actuels fournissent d’ailleurs des outils pour ce secteur.

En outre, nous essayons d’attirer davantage les administrations publiques, qui utilisent des outils similaires à ceux des entrepreneurs en parcs et jardins.

Quelles sont vos attentes pour cette édition 2023 ?

Après la pandémie, nous constatons que le public afflue à nouveau vers les foires, que ce soit à la recherche de nouveautés ou pour nouer des contacts dans le secteur. À ce titre, Agribex demeure un événement social, un lieu de rencontre. Certains visiteurs sont présents durant plusieurs jours ; les ventes d’entrées multi-jours le prouvent.

Bien entendu, les agriculteurs peuvent chercher des informations en ligne, mais, comme tout le monde, ils se contentent de ce qu’ils connaissent déjà. Lors d’un salon, il est possible de découvrir des choses que l’on ne connaît pas. C’est ce qui fait la beauté de ces événements : « Ah, cette marque existe. Ah, cela, je ne connaissais pas… ». Il y a d’ailleurs de nombreuses nouveautés à découvrir cette année.

Et sur le plan commercial ?

Je pense que l’époque où Agribex était un véritable lieu d’achat est de plus en plus révolue. Les investissements sont toujours plus importants, ce que les clients prennent bien en compte. Notre salon est un événement de réseautage important où de nombreux contacts sont établis entre les visiteurs et les exposants. Les achats eux-mêmes n’ont lieu que plus tard.

D’après Tim Decoster

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