Le Brussels Livestock Show, la fin annoncée d’un modèle?
Alors que les concours d’élevage battent leur plein dans le cadre du Salon Agribex, des questions quant à la viabilité de la partie élevage du salon semblent clairement se poser aujourd’hui. Jean Devillers, président du Brussels Livestock Show, s’interroge sur l’organisation des prochains concours nationaux au Heysel. « Le problème de financement que nous dénonçons depuis 15 ans est arrivé à échéance ! »
Plus aucune subvention
Un modèle en question
Notre interlocuteur se souvient : « Il y a trente ans, le Palais 12 n’était qu’une tribune pour 10 ou 15.000 personnes… Des moyens financiers énormes étaient mis en œuvre par les pouvoirs publics. Nous étions à une époque où l’agriculture et ses productions devaient être encouragées, mises en évidence… elle avait une importance capitale dans le développement agricole. Aujourd’hui, la société pointe du doigt l’agriculture intensive, le bien-être animal, la sélection… Dans ce contexte, je comprends que les pouvoirs publics ne veuillent plus donner d’argent pour mettre en évidence une production agricole qualifiée d’« intensive ». Cela étant on le fait bien pour Gand et Libramont ! »
Bruxelles n’est plus une priorité
Car il est un fait que la Wallonie s’est reconcentrée sur Libramont, et la Flandre sur Gand. « Bruxelles, aux yeux des entités fédérées n’est soutenue en rien si ce n’est par la présence des ministres », ajoute-t-il.
« On a assez parlé du refinancement de la présence animale à Bruxelles sans voir personne proposer de solution. Je ne veux mettre la pression sur personne mais il est de mon devoir de dire que nous ne savons pas ce que nous ferons dans deux ans ! Je ne veux pas engager une édition sans avoir au moins les moyens de la financer ! », assure le président.
Avec l’aide de Fedagrim, le Brussels Livestock Show a tenté cette année de percevoir des royalties sur les locations des stands qui étaient à destination des animaux… Il a proposé un jour en moins sur les deux palais pour permettre aux exposants de réaliser une économie lors de la journée professionnelle… Le résultat ? Le nombre d’emplacements vendus a diminué !
« On peut dès lors se poser la question : les exposants sont-ils encore intéressés par Bruxelles ? Tous affirment en aparté qu’une édition sans pôle animal est impossible mais les rangs se font clairs lorsqu’il s’agit de s’engager dans une mise à disposition de fonds. La question est donc très simple. Il faudra que se dessine une nouvelle dynamique avec soit de nouvelles associations, soit une privatisation… Mais en l’état actuel on est à la fin d’un modèle ! »
C’est d’autant plus dommage que l’événement s’avère être la seule rencontre possible entre les éleveurs du nord et du sud du pays. Tout l’aspect « honneur d’une participation à un concours national » semble s’être estompé !