Soucieuse de parvenir à un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, dès la fin de l’année peut-être, la Commission européenne est persuadée qu’il est impossible de ne pas offrir à ces concurrents des contingents d’importation à droit réduit pour des produits considérés comme « très sensibles » dans certaines régions de l’UE, la viande bovine en premier lieu. Un avis partagé par au moins huit États membres, dont l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, selon lesquels ne pas proposer cette concession équivaudrait à « envoyer un message très négatif » aux partenaires sud-américains, dont on attend un renvoi d’ascenseur dans d’autres domaines.
L’entêtement de Bruxelles provoque une levée de boucliers des organisations professionnelles, en France et en Irlande surtout, avec l’appui d’eurodéputés. Le bœuf européen tente de faire de la résistance, soutenu par des gouvernements qui demandent en tout cas à la Commission d’évaluer d’abord les conséquences globales des accords commerciaux déjà conclus ou de ceux envisagés, notamment avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Pour les entreprises industrielles, il existe le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM). Pour l’agriculture, les aides couplées de la Pac pourraient être mises à contribution.
